Une métamorphose en station d'hiver chic ... Sotchi en habits de gala
"On ne peut dépenser autant d'argent et ne pas améliorer les choses", dit Valwentin Maksienko, chauffeur, un des 300.000 habitants de la ville. "Cela veut dire que tout va s'améliorer", assure-t-il. Etendue sur 140 kilomètres le long de la mer Noire au pied de la face ouest de la chaîne du Caucase, la ville accueillait l'été les travailleurs soviétiques et leurs familles dans ses sanatoriums. Les projets de la transformer en station olympique ont été menés par le chef de l'Etat russe Vladimir Poutine qui dispose d'une résidence présidentielle dans la région où il accueille régulièrement ses hôtes étrangers.
Jeudi a été décrété férié à Sotchi pour permettre aux habitants de se remettre d'une longue nuit de fête après la décision du Comité international olympique, retransmise sur grand écran depuis le Guatemala dans le centre de la station balnéaire. Mais la plupart des sites olympiques n'étant actuellement que plans d'architectes, la fête va vite devoir laisser la place au travail. La majeure partie des 12 milliards de dollars sera dépensée en infrastructures, dont la modernisation des réseaux de distribution d'électricité et des transports ainsi que la création de 19.000 chambres d'hôtel.
Une nouvelle ligne de chemin de fer doit relier deux îlots de sites olympiques élégants, l'un près de la ville sur la côte, l'autre à une quarantaine de kilomètres dans les montagnes. Une partie des constructions se fera dans un parc naturel ce qui a suscité la colère des défenseurs de l'environnement selon lesquels un écosystème unique est ainsi mis en danger. "J'ai été stupéfait par cette décision, elle va contre tout l'esprit du mouvement olympique", s'insurge Andreï Roudomakha, un militant de Veille écologique du Caucase du nord.
Mais pour la plupart des habitants de la région, cette victoire est avant tout synonyme de bienfaits économiques. "Cela va être époustouflant. Toutes les forces de l'Etat vont être concentrées sur la ville", prédit Natalia Pokoudina, directrice d'un tour-opérateur de la région. "C'est un grand moment pour Sotchi, une chance à saisir. Notre chance de transformer notre ville en station de classe internationale".