Une biennale d'architecture ou à une biennale d'art contemporain ? N'est-on pas en train de tout mélanger ?
La proposition plutôt vague de ce critique, professeur et écrivain qui a dirigé l'Institut néerlandais d'architecture à Rotterdam avant de prendre, en 2006, la direction du Musée d'art de Cincinnati, laisse la porte ouverte à toutes les initiatives les plus folles, les plus personnelles mais aussi les plus vagues. En apparence, l'Arsenal est la partie la plus attractive et la plus ludique de cette biennale qui expose souvent un trop-plein d'images et de projets plus ou moins lisibles dans les pavillons nationaux.
Rares sont ceux qui ont pris le contre-pied avec humour comme la Belgique qui livre un pavillon vide, jonché de confettis, sur le thème du Jour d'après, le décès de l'architecture.
Jusque-là, la biennale avait pour vocation de faire état des tendances de la création architecturale, de réfléchir sur l'avenir des villes dans un monde écologiquement fragilisé, de répondre aux questions fondamentales que suscite cette discipline.
« N'est-on pas en train de tout mélanger ? » interroge Francis Rambert, directeur de l'Institut français d'architecture.
« Un architecte n'est pas un artiste, il doit être un bon architecte aux confins de l'économie, de la culture et du social, insiste le commissaire du Pavillon français qui a choisi le thème « GénéroCité », avec le collectif French Touch, pour montrer comment un architecte peut « apporter du beau au-delà de l'utile, donner du plus au-delà de la fonction ». Vaste débat éthique autant qu'esthétique.