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Un quartier de Blois rasé à l'horizon 2018 pour prévenir les inondations

Publié le 29 septembre 2004

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"C'est inhumain. Il y a des personnes désemparées. On vous donne un chèque dérisoire et débrouillez-vous", s'indigne Pierre Tréhin, propriétaire d'une des maisons de l'entrée de Blois (Loir-et-Cher), qu'il faudra raser d'ici à 2018 pour protéger l'agglomération des inondations.
Un quartier de Blois rasé à l'horizon 2018 pour prévenir les inondations  - Batiweb
"Les gens habitent le quartier depuis longtemps. Leur vie est ici", ajoute celui qui est aujourd'hui le secrétaire de l'association de défense "Citoyens Bouillie", du nom du quartier. Lui et ses voisins devront pourtant quitter ce quartier, qui comprend 135 maisons, 14 locaux d'activités et une population estimée à près de 500 personnes. Car les habitations, situées en zone inondable, constituent, en cas de crue, un obstacle au passage de l'eau et une menace pour les personnes. Lors des crues, la zone rasée deviendra déversoir pour la Loire et soupape de sécurité pour l'agglomération blésoise.

L'Etat a donc demandé à la communauté d'agglomération de Blois (CAB), de raser le quartier et de désurbaniser par le biais d'une zone d'aménagement différé (ZAD). Les gens auront jusqu'en 2018 pour quitter les lieux.

"C'est la première fois qu'une ZAD est utilisée pour demander à des populations de partir d'une zone inondable. Toute cette opération, qui s'étale sur 14 ans, est faite pour protéger un autre quartier, Vienne, au sud de Blois, qui compte cinq mille personnes", explique Julie Truffer, chargée du dossier à la CAB. "Nous sommes fermement décidés à nous battre pour rester chez nous. Tout simplement parce que ce programme est infondé sur le plan technique. Il y a d'autres solutions. Il y avait un plan qui prévoyait des barrages, il a disparu", affirme pourtant à l'AFP M. Tréhin.

"C'est une situation dramatique. Toute l'existence des gens est remise en cause. Outre un chèque qui correspond seulement à 60% de la valeur de votre bien, il n'y a même pas de mesure d'accompagnement", dénonce-t-il. "Dans ce déversoir qui date du XVIe siècle, des habitations ont été construites après la crue centennale de 1907. Il y a eu un oubli du risque. Mais avec la mise en place du plan Loire grandeur nature et en juillet 2002 celle du plan de prévention des risques inondations (PPRI), il a fallu faire un choix. Laisser courir un risque certain ou intervenir sur le site", justifie pour sa part Mme Truffer.

"Grâce à la ZAD, outil juridique, nous sommes au courant des transactions sur le site. Et nous pouvons nous porter acquéreur du bien. Il n'y a pas d'expropriations. En sept mois, nous en avons acheté 17. Nous proposons 5% en plus de la valeur du bien déterminé par le service des domaines", précise la responsable.

Par Didier BEYNAC

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