Un quartier de Blois rasé à l'horizon 2018 pour prévenir les inondations
L'Etat a donc demandé à la communauté d'agglomération de Blois (CAB), de raser le quartier et de désurbaniser par le biais d'une zone d'aménagement différé (ZAD). Les gens auront jusqu'en 2018 pour quitter les lieux.
"C'est la première fois qu'une ZAD est utilisée pour demander à des populations de partir d'une zone inondable. Toute cette opération, qui s'étale sur 14 ans, est faite pour protéger un autre quartier, Vienne, au sud de Blois, qui compte cinq mille personnes", explique Julie Truffer, chargée du dossier à la CAB. "Nous sommes fermement décidés à nous battre pour rester chez nous. Tout simplement parce que ce programme est infondé sur le plan technique. Il y a d'autres solutions. Il y avait un plan qui prévoyait des barrages, il a disparu", affirme pourtant à l'AFP M. Tréhin.
"C'est une situation dramatique. Toute l'existence des gens est remise en cause. Outre un chèque qui correspond seulement à 60% de la valeur de votre bien, il n'y a même pas de mesure d'accompagnement", dénonce-t-il. "Dans ce déversoir qui date du XVIe siècle, des habitations ont été construites après la crue centennale de 1907. Il y a eu un oubli du risque. Mais avec la mise en place du plan Loire grandeur nature et en juillet 2002 celle du plan de prévention des risques inondations (PPRI), il a fallu faire un choix. Laisser courir un risque certain ou intervenir sur le site", justifie pour sa part Mme Truffer.
"Grâce à la ZAD, outil juridique, nous sommes au courant des transactions sur le site. Et nous pouvons nous porter acquéreur du bien. Il n'y a pas d'expropriations. En sept mois, nous en avons acheté 17. Nous proposons 5% en plus de la valeur du bien déterminé par le service des domaines", précise la responsable.
Par Didier BEYNAC