Un nouveau plan pour la tour de la Liberté
Les autorités new-yorkaises, qui ont présenté de concert le nouveau building, avaient décidé début mai d'en revoir la conception pour répondre à des préoccupations de sécurité exprimées par un rapport de la police.
Autre nouveauté, sa base devient cubique, de 61 m par 61 - soit la même taille que les tours jumelles détruites le 11 septembre 2001 - haute de 61 m également, et renforcée par une protection d'acier et de titane capable de résister à une forte déflagration.
Le gratte-ciel, qui comprendra 69 étages de bureaux, semble ensuite se tordre pour prendre une forme octogonale (en plan) et se terminer par un observatoire de verre. Puissamment éclairée en son sommet, "comme la torche de la Statue de la Liberté", une antenne viendra compléter l'immeuble, qui culminera à la hauteur symbolique de 1.776 pieds (année de l'indépendance américaine), soit 541 m.
"Ensemble nous avons affronté le défi d'un nouveau plan pour la Tour de la Liberté et aujourd'hui le résultat est un symbole encore plus beau, plus sûr et plus fier de liberté dans notre ligne de gratte-ciel", a assuré mercredi le gouverneur de l'Etat de New York George Pataki, en présentant le projet à quelques encablures du site où 2.749 personnes avaient trouvé la mort en septembre 2001. "Cet ajout spectaculaire à notre skyline sera un éminent symbole architectural tout en tenant compte des préoccupations de sécurité auxquelles nous sommes confrontés dans notre monde actuel", a estimé le maire, Michael Bloomberg.
Mais l'affaire ne va pas sans mal. En deux ans, les plans de la Tour ont déjà fait l'objet de trois révisions et, en dépit de ce que disent ses promoteurs, la dernière version ne ressemble plus guère à celle proposée par l'architecte Daniel Libeskind, choisi sur concours début 2003.
La Tour est de fait devenue emblématique des difficultés rencontrée par la reconstruction de l'ensemble, qui concentre les intérêts les plus divergents, économiques, politiques, artistiques, ou des familles de victimes. Sous la pression du détenteur du bail du World Trade Center, Larry Silverstein, décidé à récupérer un maximum de surface de bureaux, Libeskind s'est vu associer un autre architecte, David Childs, chargé de revoir ses plans de la Tour.
Celle-ci, dont la première (et unique) pierre avait été symboliquement posée il y a près d'un an, le 4 juillet 2004, par le gouverneur Pataki, ne devrait pas voir ses fondations érigées avant début 2006. Les premiers occupants devraient pouvoir s'installer en 2010.
Outre la Tour, le nouveau World Trade Center comprendra à terme un mémorial, dont la construction doit aussi démarrer début 2006 pour finir en septembre 2009, un complexe culturel et quatre immeubles de bureaux.