Un design audacieux signé Herzop & de Meuron

Imaginée dès 2008 sous la mandature de Bertrand Delanoë, la Tour Triangle s'inscrit dans une volonté de moderniser le paysage parisien. Le projet est confié au cabinet suisse Herzog & de Meuron, connu pour ses réalisations iconiques (la Tate Modern, le Nid d’Oiseau de Pékin…).

L'édifice adopte une forme pyramidale inversée, ce qui permet de limiter l’ombre portée au sol et de réduire l’emprise au sol, tout en offrant une silhouette singulière qui change selon le point de vue. Une prouesse technique et visuelle.

Avec ses 180 mètres de hauteur sur 44 étages, elle deviendra le troisième plus haut bâtiment de Paris intra-muros, derrière la tour Eiffel et la tour Montparnasse, à égalité avec les tours Duo conçues par Jean Nouvel.

Une conception axée sur la durabilité

Le projet intègre plusieurs innovations en matière d’architecture durable :

• Orientation sud-ouest/nord-est pour optimiser la lumière naturelle,
• Façades vitrées à haute performance énergétique,
• Capteurs solaires intégrés,
• Système de géothermie pour la production d’énergie.

L’objectif ? Obtenir une double certification HQE et BREEAM, gage d’un bâtiment bas carbone et performant.

Un jardin public de 8 000 m² viendra aussi renforcer l’intégration paysagère du projet sur le boulevard Victor.

Un gratte-ciel multifonctionnel

Pensée comme un immeuble à usage mixte, la Tour Triangle réunira différents pôles :

• 70 000 m² de bureaux,
• Un hôtel 4 étoiles de 120 à 130 chambres,
• Commerces et restaurants (750 m²),
• Un espace de coworking (2 200 m²),
• Un centre culturel (540 m²),
• Une crèche de 60 berceaux,
• Un centre de santé (600 m²),
• Un restaurant panoramique et des belvédères à 360° sur Paris.

Le tout complété par un atrium public et un centre de conférences, pour en faire un lieu de vie actif du matin au soir.

Intégration urbaine et retombées économiques

Située sur le site du Parc des expositions de la Porte de Versailles, la tour ne remplace aucun logement existant. Elle s'insère dans un quartier déjà marqué par des volumes importants (Palais des Sports, halls d’expo), limitant son impact immédiat sur le tissu résidentiel.

Le projet est aussi défendu pour son potentiel économique :

• Création de plusieurs milliers d’emplois directs et indirects,
• Offre de bureaux neufs à Paris intra-muros,
• Attractivité renforcée pour les entreprises internationales à la recherche d’espaces modernes.

Une controverse toujours présente

Dès son lancement, le chantier a fait l’objet de critiques virulentes :

• Risque de "Manhattanisation" de Paris,
• Pollution visuelle,
• Bilan carbone d’un bâtiment en hauteur jugé trop élevé,
• Manque d’acceptabilité locale.

Les opposants incluent des riverains, des élus écologistes et des associations patrimoniales. Malgré cela, le projet a obtenu le feu vert en 2021.

À noter : le chantier a été endeuillé en septembre 2024 par le décès d’un ouvrier, relançant les débats sur les conditions de sécurité et la gestion humaine de ce type de chantier.
 

En bref : ce qu'il faut retenir

• Localisation : Paris 15ᵉ, Porte de Versailles
• Hauteur : 180 mètres – 44 étages
• Livraison prévue : 2026
• Architectes : Herzog & de Meuron
• Usages : Bureaux, hôtel, commerces, culture, santé, coworking
• Labels visés : HQE & BREEAM
• Controverses : Impact urbain, écologique, symbolique

La Tour Triangle en chantier : immersion au cœur d’un projet hors normes

Alors que la silhouette emblématique de la Tour Triangle commence à se dessiner dans le paysage parisien, le chantier avance à un rythme soutenu. Découvrez en images les coulisses de cette réalisation spectaculaire, symbole d’innovation architecturale et de défi technique au cœur du XVe arrondissement.

Le chantier de la Tour Triangle, situé porte de Versailles à Paris, progresse de manière significative. En date du 18 avril 2024, six étages sur les 42 prévus étaient déjà érigés, avec un rythme d'un étage construit tous les huit jours. Les promoteurs maintiennent une livraison pour 2026.

Cependant, le projet continue de susciter des controverses. Un élu écologiste a proposé de limiter la hauteur de l'édifice à 37 mètres, reflétant les préoccupations persistantes concernant l'impact environnemental et urbain de la tour. De plus, une enquête du Parquet national financier sur des soupçons de favoritisme dans le montage du projet est toujours en cours, ajoutant une couche d'incertitude juridique.

Malgré ces défis, les travaux se poursuivent, avec l'installation des premières façades vitrées sur les étages inférieurs et une structure en béton atteignant déjà 65 mètres de hauteur en décembre 2024. Les promoteurs restent confiants dans leur capacité à mener à bien ce projet ambitieux, qui redéfinira le paysage architectural parisien.

Camille Decambu

Photo à la une : © Unibail/Rodamco