Sur les hauteurs d’Aubagne, au cœur de la vallée de l'Huveaune bordée par le massif du Garlaban, les contreforts de la Sainte-Baume et le massif du Douard se niche la propriété communale de « Castel Margot ».

Afin d’utiliser à son avantage les qualités remarquable du lieu, le parti pris est celui d’une volonté forte d’adaptation au site et d’intégration dans le paysage naturel.

Dans l’objectif d’optimiser la fluidité des parcours et d’éviter tout croisement de flux, l’organisation générale fait apparaître une séparation et une identification claire des deux accès principaux.

En continuité du parking public et de l’arrêt de bus, le parvis surélevé par le jeu de la pente permet un accès facile pour tous au collège, à l’amphithéâtre et au gymnase tout en protégeant  les élèves et les utilisateurs du flux automobile.
En amont et en contre bas de cet « espace public », l’accès du personnel et l’accès technique se fait par une voie privative. Le parking des enseignants, la cuisine, les locaux d’entretien et les logements de fonction sont ainsi distribués de façon indépendante.

Le caractère institutionnel se révèle par la mise en scène des espaces libres plutôt que dans une frontalité bâtie. Le collège se déploie dans la profondeur du terrain et offre une façade « urbaine », sans frontalité, en communion avec le site.

Epouser la colline

Prolongement de la saignée taillant à vif les flancs de la colline, nécessaire à l’aménagement de la Route d’Eoures et ses abords, le projet repose sur une lecture attentive de la topographie. Respectueux de son environnement, il questionne le paysage, s’intéresse au sol et se pose la question de l’ancrage.

Dans l’amphithéâtre naturel, adossé au relief et tourné vers le paysage, le bâtiment principal se développe de L’Est vers l’Ouest et s’inscrit dans les courbes de niveaux.
Au Sud, le plateau sportif et son gymnase s’accroche à la pente comme un promontoire naturel.

Au Nord, en surplomb du collège, les logements de fonction prennent place dans la végétation et bénéficient ainsi de vues dégagées.

Le parti crée un bâtiment aux lignes brisées, qui se plient aux raisons de l’environnement, pour épouser la colline.
Un bâtiment contemporain

Il s’agit bien d’architecture, d’un bâti plastique, d’une forme engendrée par un processus naturel qui n’imite pas la nature mais cherche à s’y ajuster en exprimant sa propre essence conceptuelle.

Le projet est sculptural, le traitement du socle, les prismes des façades et de la toiture en béton surfacé font écho au calcaire des collines. Le mimétisme des matériaux évoque un surgissement, une émergence rocheuse.

A l’image du Garlaban qui trouve son origine dans le sens des deux mots qui le composent, “gardia” (vigie) et “laban” (grotte en provençal), le projet joue sur les contrastes. Celui d’un monolithe suspendu, en lévitation au dessus d’une grotte où tous les espaces seraient éclairés par la lumière naturelle.

Les inflexions apportent la qualité du mouvement, invite à la promenade et produisent une succession de points de vue.

L’espace poétique des collines est prolongé en un objet sculptural bâti, libéré des codes modernes et de la rigueur de l’angle droit.

Ancrée dans la garrigue, la forme est libre, volontaire et contemporaine.

Une distribution rationnelle -  Une organisation fonctionnelle

Le collège s’organise autour de la cour, le parti compact choisi permet  une distribution efficace.
Dans la continuité du hall, prolongé par le préau et les espaces extérieurs couverts, les locaux d’accueil, la vie scolaire et la demi-pension sont accessibles directement depuis la cour.

Le bâtiment principal d’enseignement s’organise d’une manière évidente sur trois niveaux, ce qui donne un équilibre optimal entre longueurs de circulations horizontales et verticales.
Le gymnase, sur deux niveaux en contrebas tire parti de la pente et supporte le plateau sportif.

Cette organisation centrifuge crée des espaces extérieurs protégés et surs.

Un projet Durable

Par ses atouts techniques, le projet est durable. Par son enracinement dans le paysage, il présente en plus de la réalité technique et de l’utilisation de matériaux demandant peu d’entretien, l’image de la pérennité.

La conception du bâtiment a été dirigée vers une architecture bioclimatique et non biotechnique.
L’attention portée sur la consommation énergétique, le confort thermique, la qualité de l’air, l’entretien et la gestion des déchets permettent de l’affirmer.

Adaptées au climat méditerranéen, le projet privilégie les performances thermiques de l’enveloppe (isolation par l’extérieur, vêture, protections solaires).
Les façades protègent du fort ensoleillement, des systèmes de ventilation naturelle associés à des puits provençaux permettent de maintenir un confort thermique.

Le paradis de l'adolescence heureuse

A l’image des roches sédimentaires qui l’entourent, l’acquisition du savoir au collège représente une étape importante dans la stratification des connaissances.

En renforçant le lien avec la nature, il y a volonté de créer un espace d’instruction, de réflexion, calme et serein ; propice à l’épanouissement des élèves et des enseignants.

Pagnol est là, dans cet univers contemporain, où les collines constituent ce paradis de l'adolescence heureuse ; où se déroulent les plus beaux épisodes de ses fameux « Souvenirs d’enfance ». STEPHANE RIBEIRO DE ABREU ARCHITECTE D.P.L.G
14 RUE PUITS DU DENIER 13002 MARSEILLE
2 RUE DE L'ABBE GILLET 75016 PARIS
TEL / FAX : 33 (0) 4 91 90 93 20 / 1 45 51 39 60
MOBILE : 33 (0) 6 25 19 00 53