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Pour encourager le fret fluvial sur l'axe Rhône-Saône, on investit !

Publié le 29 août 2005

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Collectivités locales et chambres de commerce ont investi dans une série d'aménagements portuaires le long de l'axe Saône-Rhône, pour attirer les transporteurs et encourager le développement du fret fluvial dans la vallée du Rhône, asphyxiée par le trafic routier.
Ainsi trois régions, Bourgogne, Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte-d'Azur ont participé avec Voies navigables de France (VNF) au financement de travaux dans le port de Pagny-sur-Saône (Côte-d'Or). Situé à l'extrémité nord de l'axe à grand gabarit Rhône-Saône, il est destiné à devenir une plate-forme logistique à vocation internationale.

Un terminal capable d'accueillir 20.000 conteneurs par an devrait voir le jour fin octobre. Le port est situé à proximité d'un échangeur d'autoroute et l'arrivée d'une voie ferrée est attendue à l'horizon 2007, de manière à assurer une connexion entre ces différents modes de transport.

Le trafic de Pagny, de 25.000 tonnes de céréales, sel et charbon en 2003, devrait bondir en 2005 à 300.000 tonnes, selon les prévisions de VNF, qui espère doubler d'ici 5 ans sur l'axe Rhône-Saône le trafic fluvial, qui réprésente actuellement 5% du transport de marchandises. Le développement du fret fluvial répond à une volonté de désengorger la route dans la vallée du Rhône mais aussi de générer de l'activité économique autour des ports. Ainsi le site de Pagny comporte une centaine d'hectares disponibles pour l'implantation d'entreprises.

Les ports de Chalon-sur-Saône et de Mâcon, gérés par Aproport, un service de la Chambre de commerce et d'industrie de Saône-et-Loire, sont également en pleine transformation: des investissements de 10 millions d'euros y ont été réalisés en trois ans dans le cadre d'un contrat de plan Etat-Région.

A Lyon, le port Edouard Herriot fait aussi l'objet de travaux: un nouveau terminal à conteneurs est en construction, de même que de nouvelles voies ferrées et routières, pour un investissement de 16,5 millions d'euros, a-t-on appris auprès de la Compagnie nationale du Rhône, qui gère le port.

Pierre Calfas, directeur interrégional des VNF à Lyon, souligne que les investissements nécessaires dans les canaux sont "infiniment plus faibles que ceux requis pour la route ou le fer". Reste à résoudre certaines difficultés. Notamment le manque de personnel navigant qualifié et le manque de bateaux, qui selon M. Calfas, ne sont pas suffisants pour répondre à la demande, ce qui fait que "les prix s'en ressentent".

Pour aider les transporteurs, la région Rhône-Alpes subventionne l'acheminement des barges (très grandes péniches) depuis l'Europe du nord, si elles viennent faire du transport sur l'axe Rhône-Saône, précise Gérard Leras, président de la Commission des transports du conseil régional. Mais la région étudie aussi la "possibilité de faire de la construction navale".

Si les transporteurs se réjouissent des aménagements entrepris, ils les trouvent encore trop timides. "Cela reste prudent. C'est de l'investissement pour rattraper le retard", juge Alain Maliverney, responsable à Portes-lès-Valence (Drôme) d'Alcotrans, transporteur allemand présent sur le Rhin, qui a commencé en décembre à assurer une ligne sur le Rhône.

Selon lui, il est impératif de faire baisser le coût des opérations de manutention, qui empêchent le transport fluvial d'être compétitif face au rail ou à la route. La solution passe notamment par l'installation de portiques mobiles permettant de décharger ou charger les conteneurs plus rapidement qu'avec une grue. Ce type de portique, qui existe sur le Rhin, doit être installé en automne 2006 sur le port Edouard Herriot.

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