Le nouveau préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'azur (PACA), Michel Sappin, a estimé que les critiques contre le projet de grande mosquée défendu par la ville de Marseille avaient "des relents racistes", lors d'une rencontre avec la presse.
Le conseil municipal de Marseille a adopté lundi une délibération remaniée pour implanter une grande mosquée et améliorer les conditions d'exercice du culte musulman sur son territoire.
Un premier projet avait été annulé par le tribunal administratif saisi par le Mouvement national républicain (MNR) de Bruno Mégret, le Mouvement pour la France (MPF) et le Front national (FN). Le MNR a d'ores et déjà annoncé qu'il déposera un recours contre le nouveau projet.
"Il est scandaleux de ne pas vouloir accepter que les pratiquants d'un culte aussi important que le culte musulman puissent pratiquer dans des conditions de dignité", a insisté M. Sappin en réaffirmant sa solidarité avec le projet de grande mosquée défendu par le maire UMP de Marseille, Jean-Claude Gaudin.
"Il n'y a rien de honteux à ce que la collectivité s'engage à aider la communauté" pour la construction de cet édifice, a-t-il ajouté.
Selon la délibération adoptée lundi, la ville va consentir un bail emphytéotique de 50 ans à l'association La Mosquée de Marseille, moyennant un loyer annuel de 24.000 euros, pour une parcelle de 8.616 m2 dans le quartier Saint-Louis (15e arrondissement) qui a abrité des abattoirs avant de servir au stockage des décors de l'Opéra.
Marseille dont un quart de la population est musulmane --pratiquante ou
non-- compte 62 lieux de cultes d'une capacité d'environ 13.140 places, souvent insuffisante pour accueillir l'ensemble des fidèles.
D'autres villes de France comme Paris ou Strasbourg ont déjà leur "grande mosquée".