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Marseille se met à l’heure des «Queen Mary»

Publié le 08 juin 2004

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Jusqu’en 1960, le port de Marseille avait le monopole du Fret et du transport vers les «territoires Français». A l'issue de quelques décénnies léthargiques, le port de Marseille veut devenir la tête de pont des croisières de méditerranée. A l’aide de lourds travaux engagés depuis 3 ans, ce pari est en passe d’être gagné. Dernière étape, mettre les quais au diapason des plus gros navires de croisière.
Marseille se met à l’heure des «Queen Mary» - Batiweb
Marseille vit discrètement mais intensément sa révolution. Tandis qu'à 1000 Km de là, à Saint-Nazaire naissait en fanfare le plus grand des navires de croisières, la capitale phocéenne développait à marche forcée un programme ambitieux pour faire de son port le premier site méditerranéen d'ancrage et de destination des croisiéristes. Après avoir inauguré en 2003 sur le môle Léon Gourret une gare maritime de plus de 6 000 m2 capable d'accueillir simultanément plus de 3000 passagers, le port autonome poursuuit aujourd'hui son effort par la grande mutation de ses quais.

Un premier pont d'appontement géant, le poste 162, vient à peine d'être livré à l'occasion de l'arrivée du Queen Mary II. Ce quai "Danois" de 202 mètres réalisé par Dodin et Campenon Bernard dispose d'une structure sophistiquée. Il est formé d'un rideau de palplanches retenant les remblais sur sept mètres et d'un épais talus d'enrochement afin d'obtenir un tirant d'eau de 12 mètres.

Au dessus de l'eau, prenant appui d'un coté sur les palplanches et de l'autre sur une série de pieux de béton de plus d'un mètre de diamètre posés sur les fonds, une dalle également en béton, de 21 mètres de large formée de 24 éléments de 245 tonnes chacun, parachève l'ouvrage. Pour poser chacune de ces dalles entre le quai proprement dit et les pieux marins il aura fallut faire appel à une grue démesurée de 250 tonnes déployant une flèche de 21 mètres.

L'une des principales difficultés de l'ouvrage fut cependant de réaliser un quai indéformable et parfaitement étanche. En effet, cette surface, soumise aux intempéries, va devoir subir le passage permanent d'engins de levage et de transport lourds. C'est donc Eurovia, spécialiste des revêtements routiers qui à été choisi pour mettre en place un enrobé particulier. Il s'agit pour la circonstance d'un enrobé compactable formulé avec un liant hydrocarboné (le Polybitume PX 50) associé à un autre revêtement semi rigide, le Salviacim. L'addition des granulométries dans les différentes matières donne un revêtement compact d'une dizaine de cm ultra résistant en particulier aux phénomènes d'orniérage. Le tout étant rendu étanche grâce à l'application à chaud d'une résine, le Résiplast, formulée par la société Interdesco.

La vision futuriste des responsables du port autonome et des décideurs publics qui ont, voici plusieurs années, engagé la mutation du port, porte avec évidence ses fruits. Marseille est en effet en passe de devenir la capitale méditerranéenne des croisières. La plupart des armateurs et des opérateurs du monde de la croisière l'ont compris. Ils sont déjà présents sur le site où les navires se succèdentà un rythme soutenu. La ville qui recevait en 1993 à peine 12 000 passagers atteint aujourd'hui une fréquentation de 300 000 croisiéristes. Ses nouvelles infrastructures vont désormais lui permettre d'accueillir simultanément plusieurs des plus gros navires du monde. En 2005, les lignes de TGV grâce à une liaison directe avec la gare Saint Charles, vont arriver directement à la gare maritime.

Déjà équipée pour absorber le traitement de 24 000 bagages jours, celle-ci possède d'ors et déjà la capacité suffisante pour plusieurs années de croissance. Mais au-delà des flux économiques générés par les passagers sur tout le littoral provençal et dans l'arrière pays, c'est aussi du formidable apport lié à l'approvisionnement et la maintenance des géants de la croisière dont le port, la ville et même la région vont profiter. Un succès à long terme qui fera vite oublier aux marseillais les paillettes de la coupe América dont ils ont été évincés au profit de Valence.

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