Les sites des Jeux olympiques d'Athènes 2004 sortent lentement de l'abandon
Le fardeau du coût d'entretien, qui s'élève à 57 millions d'euros par an, "sera réduit à 37 millions d'euros", indique Christos Hatziemmanouïl, président de la société Immobilier olympique. L'image de l'abandon des autres sites, dont certains ont été transformés en "décharge", a fait réagir l'opposition et les organisations écologistes grecques qui ont dénoncé "ce bradage" et le non-respect des "engagements verts" pris par le gouvernement conservateur.
De même, les investisseurs et l'opinion publique s'interrogent sur la rentabilisation des Jeux, financés exclusivement par l'Etat et dont le coût total a atteint 13 milliards d'euros, une somme qui a aggravé le déficit public. "Si la Grèce a su gagner en réputation après le succès des Jeux profitant même d'une légère hausse du tourisme, de 5% en 2005 et peut-être un peu plus cette année, nous avons pris du retard sur l'exploitation de cet héritage", estime Yiorgos Drakopoulos, président de l'Union des entreprises touristiques. Attribuant ce retard à "un amalgame de difficultés allant du manque d'organisation et d'imagination à l'inexistence d'un plan post-olympique", M. Drakopoulos souligne que "les ankyloses de la bureaucratie découragent les investisseurs". Pour sa part, le gouvernement renvoie la responsabilité au précédent gouvernement socialiste, au pouvoir lors des préparatifs des Jeux (2000-2004).
"La société de l'Immobilier olympique n'a commencé à être opérationnelle qu'après les Jeux, alors qu'elle aurait dû être créée en 1997, parallèlement à la création du comité d'organisation des Jeux", déplore M. Kladas. Il assure cependant que trois autres sites seront loués d'ici la fin 2006: le centre de voile d'Agios Kosmas, le site de canoë-kayak slalom d'Hellinikon et une partie du centre multisports du Phalère, situés tous les trois dans la banlieue sud d'Athèeenes). Et un appel d'offres doit être prochainement lancé pour construire un hôtel et un parcours de golf sur le centre hippique de Markopoulo (à 40 km d'Athènes), souligne-t-il.
Par ailleurs, pour gagner du temps, trois installations seront léguées au secteur public: le Centre de presse au ministère de la Santé, le site de lutte au ministère de la Culture et celui d'haltérophilie de Nikéa à l'Université du Pirée. Mais, certains sites doivent faire face à des obstacles plus importants: impasse juridique pour l'exploitation du champ de tir à Markopoulo, problèmes environnementaux et financiers pour le bassin d'aviron situé dans une réserve naturelle à Schinias (40 km d'Athènes).
De même, en province, les stades de football de Patras (sud-ouest) et de Volos (centre) "posent aussi de sérieux problèmes d'exploitation car ils ont été construits sans prendre en considération les nécessités et l'importance de la population locale", affirme M. Hatziemmanouïl.