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Les plages de Charente Maritime à la poursuite de leur sable

Publié le 30 août 2004

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Les pessimistes se plairaient à dire : tout fout le camp, même le sable… En Charente Maritime, les municipalités côtières s’unissent pour récupérer sur les côtes de l’île d’Oléron le sable de leur plage, lâchement volé par l’océan.
Les plages de Charente Maritime à la poursuite de leur sable - Batiweb
Sur les côtes de Charente Maritime, la mer ballote les bateaux et… les responsables du tourisme. Ceux des municipalités du littoral sont en effet obligés, à grands renforts de dragage, d’aller chercher au large le sable disparu de leur plage. C’est ainsi qu’autour de Châtelaillon-plage huit communes se sont donc unies pour former un syndicat de réensablement. Il est vrai qu’à défaut d’une efficace intervention, les 3,5 Km de la plage chic de cette commune huppée proche de La Rochelle, comme celles des communes limitrophes, risquaient fort de devenir de malheureux terrains caillouteux et pelés. Un avenir en forme de plages tiers-mondistes indignes de l’éclatant département tant vanté par les aventures télévisées de Fort Boyard. Une perspective de ruine à laquelle les 5750 habitants de ces communes, dont beaucoup vivent du tourisme et des résidences secondaires, ne pouvaient se résoudre.

A l’origine de la crise un coupable: l’océan et avec lui sa complice, la grande tempête de 99, laquelle a engendré le début du funeste désensablement des plages locales. Le syndicat du Perthuis, assisté des services maritimes de la DDE s’est donc donné pour objectif de sauver les plages en leur redonnant les milliers de tonnes de sable volées par l’océan. Après des études menées par le bureau Rochelais Créocean, c’est en définitive sur les côtes de l’île d’Oléron que le syndicat est allé chercher son précieux sable. Les habitants d’Oléron, conciliants, n’ont rien dit. Soit qu’ils fussent receleurs de ce larcin océanique soit qu’ils trouvent leur compte dans l’opération où plus simplement, parce que le sable à Oléron est un matériau suffisamment abondant pour être partagé, toujours est-il qu’ils laissèrent, sans protester, leur précieuse poudre marine prendre le chemin du continent.

A Châtelaillon-plage, on aborde aujourd’hui, la troisième phase de ce grand rapatriement. L’opération, menée par la société Danoise Rohde Nielsen, entreprise spécialisée semble-t-il dans le sauvetage des plages dépouillées, est un petit chef d’œuvre de mise en œuvre. Le sable dragué sur la côte Est d’Oléron est ainsi directement expédié sur les côtes via un long pipe line. Plus de 60 000 m2 de sable ont donc d’ores et déjà été déplacés et étalés sur le continent à Châtelaillon. En lieu et place de la bande côtière dépouillée, les plages de la station offrent désormais un confortable solarium de 35 mètres de large où l’épaisseur du sable atteint 2,5 mètres en son sommet. Dans le même temps, le transfert se poursuit également sur la plage nord aux environs de la commune de Port-des-Barques.

Le réensablement doit ensuite s’étendre à d’autres communes. L’opération sera par ailleurs prolongée a contrario sur certains sites de Saint Denis d’Oléron notamment dans le port qui, à l’inverse des plages Charentaises, s’ensable dangereusement. Le réensablement des plages a jusque-là mobilisé un budget de 1,3 millions d’euros. La région, le département, les communes et l’Etat ont tous mis la main à la poche. Ce dernier est intervenu à hauteur de 36% dans le cadre de l’avenant tempête du plan Etat-région.

Les touristes qui, cet été, posent leurs serviettes sur le sable fin de Châtelaillon-plage ignorent que c’est un peu sur l’île d’Oléron qu’ils s’installent. Mais peu importe, c’est le soleil de la Charente Maritime qu’ils sont aussi venus chercher et là-bas rien à craindre, qui est toujours fidèle au rendez-vous.

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