Les fresques murales, une spécialité lyonnaise qui s'exporte bien
A l'origine du projet, un collectif d'étudiants des Beaux-Arts de Lyon qui décide, il y a 20 ans, d'utiliser un mode d'expression marginal et tombé en désuétude pour rendre l'art accessible au plus grand nombre.
Parmi ses clients figurent autant des collectivités locales que des offices HLM ou des entreprises, telles Total qui lui a confié en 2001 l'"habillage" des cuves de sa raffinerie à Feyzin (Rhône), visibles le long de l'autoroute A7. "La particularité de nos oeuvres, c'est qu'elles sont adaptées à leur environnement urbain et qu'elles échappent à toute spéculation: une fois peintes, elles appartiennent à tout le monde", souligne le directeur de Cité Création.
Ce savoir-faire s'exporte bien. Des fresques "made in Lyon" sont visibles un peu partout dans le monde (Israël, Canada, Belgique...) et deux filiales existent déjà, l'une à Québec depuis 2000, l'autre à Berlin depuis janvier, en attendant Shanghai. Prochaine consécration: l'inauguration à Lyon le 4 décembre de trois fresques rendant hommage au grand peintre mexicain Diego Rivera, à l'occasion du 50e anniversaire de sa disparition, qui s'ajouteront à la soixantaine déjà existantes dans la capitale des Gaules. Le phénomène culturel est tel que des circuits touristiques, intitulés "de murs peints en trompe-l'oeil", sont organisés. "Après Fourvière et le Vieux-Lyon, c'est la troisième visite la plus demandée", explique-t-on à l'office du tourisme.
"Dans n'importe quel guide consacré à Lyon, les fresques murales occupent une bonne place: au même titre que la fête des Lumières (le 8 décembre), elles sont devenues emblématiques de la ville", renchérit M. Bensaïd. "C'est simple, ajoute-t-il, pour moi, elles sont plus célèbres que nos saucissons lyonnais, la rosette et le jésus !".