Les "classiques" ne veulent pas du gratte-ciel de Gazprom
"Notre centre historique est unique. Nous avons l'obligation de le défendre !", a-t-il lancé. Avec pour cible... Gazprom, le plus puissant groupe public russe, véritable Etat dans l'Etat et instrument économique au service de la diplomatie du Kremlin ! Le géant gazier envisage en effet de construire son nouveau siège Gazprom city en face de la cathédrale Smolny, non loin du centre de Saint-Pétersbourg.
Paradoxalement, le gratte-ciel de Gazprom devrait au contraire confirmer l'actuel boom économique de Saint-Pétersbourg. Récemment, délaissant Moscou, plusieurs autres groupes industriels publics se sont eux aussi installés sur les bords de la Neva. Cette décentralisation est encouragée par Vladimir Poutine, natif de Saint-Pétersbourg. "C'est un nouveau symbole économique pour Saint-Pétersbourg", s'est d'ailleurs félicité Alexeï Miller, le patron de Gazprom, lors de la cérémonie durant laquelle il a annoncé le nom de l'architecte retenu pour ce projet de 1,8 milliard d'euros : le cabinet britannique RMJM, auteur du nouveau parlement écossais à Edimbourg, l'a emporté sur cinq autres prétendants.
Ce choix a été fait par un jury composé de dirigeants de Gazprom mais aussi d'architectes réputés tel l'Anglais Norman Foster, retenu pour le vaste projet de réaménagement du quartier naval de la Nouvelle Hollande. Le gratte-ciel, sorte d'immense aiguille dont les vitrages changeront de couleur selon l'éclairage (un peu comme la flamme-emblème de Gazprom...), doit voir le jour en 2016. D'ici là, les opposants au projet promettent de se mobiliser