Les bus parisiens sous le chrono des JO de 2012
Le premier chronométrage a eu lieu le 18 juillet au matin sur le périphérique. Un bus cobaye, encadré de quatre motards et d’une voiture de police a accompli les trajets entre les emplacements des futurs pôles olympiques nord et ouest et les quartiers où seront installés les villages. Le chauffeur du bus, malgré la circulation, a ainsi effectué « pied au plancher » les quatorze kilomètres de périphérique entre le stade de France à Saint Denis et le parc des Princes en quatorze minutes. Un record jamais réalisé pour un bus entre ces deux points, où la circulation est d’ordinaire toujours très dense.
Pour se rendre du Stade de France à St Denis au futur village olympique de la Porte de Clichy le bus à mis 6 petites minutes. Enfin, du même village à la Porte de la Chapelle (site des épreuves de gymnastique) le machiniste (nom encore utilisé par la RATP pour ses chauffeurs) a mis 3 minutes et 35 secondes. Les vitesses moyennes des bus ont été de 75 Km/heure. Des records à faire rêver les parisiens lesquels ne mettent jamais dans la journée moins de 20 à 30 minutes pour effectuer ces mêmes trajets. Ces essais seront renouvelés avant d’être transmis au Comité olympique.
Reste à savoir quelle sera encore la valeur de ces tests en 2012. Il faudrait sans doute pour cela que les centaines de bus olympiques bénéficient des mêmes conditions. Or celles-ci mobilisent pour chaque bus une escouade de policiers et supposent la création sur toutes les voies empruntées par les véhicules olympiques de couloirs qui leurs sont spécifiquement réservés. Des couloirs qui en l’état seraient impossibles à neutraliser sans interrompre complètement la circulation dans les rues ou les avenues. De surcroît, à huit ans d’intervalle, les conditions de circulation dans et autour de la capitale restent encore très hypothétiques. Si toutefois ces tests deviennent des règles applicables à chaque véhicule olympique, les parisiens devront s’habituer à supporter les désagréments. Des embouteillages hors normes apparaîtront dans un environnement où chaque jour des centaines de sirènes hurlantes précéderont le passage de convois traversant rues, avenues et voies périphériques à tombeau ouvert.
Une perspective qui n’effraie pas la RATP mais qui sera probablement mal acceptée des parisiens. Les habitants de la capitale se plaignent déjà régulièrement de l’usage très intensif des sirènes par les services de police. Des sirènes qui donnent à la capitale, certains jours et surtout certaines nuits, des allures de métropole américaines. En attendant, durant les tests olympiques, ce sont les bus qui déclenchent aujourd’hui les flashs des radars du périphérique.