Les architectes de l’espoir
Car si l’association est toujours installée à l’ordre des architectes de Picardie à Amiens, elle a désormais acquis une dimension internationale, ce qui lui a valu de donner sa première conférence à l’Unseco en 2003 au cours de laquelle des experts des cinq continents ont confirmé la qualité de son expertise et la nécessité croissante du partage des connaissances dans un secteur où les inégalités sont frappantes selon les pays.
Lors de ses interventions en Algérie, en Afghanistan, au Mexique ou en Turquie, « Architectes d’urgence » a su démontrer son efficacité pour assurer dans un premier temps la sécurité, analyser les priorités, accélérer les indemnisations et gérer au mieux les bâtiments provisoires. Dans un deuxième temps l’association conseille su la meilleure façon de reconstruire, parfois en faisant appel à des techniques traditionnelles presque oubliées. C’est ce qui est arrivé en Afghanistan, ou un architecte a relancé une ancienne technique de murs en terre cuite, moins dangereux que ceux en béton. Au bout du compte, un constat unique ressort de toutes ces catastrophes de par le monde : la cause principale est le plus souvent un mauvais aménagement dicté par les raisons économiques, au dépens du bon sens.
Aujourd’hui ce sont plus de 500 architectes qui participent régulièrement à des « interventions » en France ou à l’étranger. Sur le terrain, une cellule de crise centralise les actions et travaille avec les administrations locales. Les architectes conseillent et préconisent, le choix des mesures à prendre est laissé aux élus et représentants locaux. Si vous aussi souhaitez rejoindre l’association, l’adhésion coûte 20 €. C’est peu, lorsqu’on sait qu’ « Architectes d’urgence » ne dispose pas de ressources fixes hormis des fonds apportés par l’Ordre national des architectes.