Dans la nuit du 4 au 5 février 1994, la Bretagne a vécu un drame culturel : l’incendie de son Parlement à Rennes. Il vient d’être reconstruit.
À Rennes, le Parlement de Bretagne, classé monument historique et abritant la Cour d’Appel, la Cour d’Assises et les collectivités locales, brûle entièrement dans la nuit du 4 au 5 février 1994. Face à un tel traumatisme, il est décidé de le reconstruire entièrement. Tâche rendue aisée dans son principe puisque l’ensemble du palais avait fait l’objet de relevés précis. Le ministère de la Culture, en partenariat avec le ministère de la Justice et l’association pour la Renaissance du Palais du Parlement, sont, en quelque sorte, les bailleurs de fonds mais aussi les maîtres d’œuvre du nouvel ouvrage. Il a été ainsi décidé de conduire les travaux en deux temps : reconstruction du gros œuvre détruit (clos, couvert, planchers) puis le réaménagement de la Cour d’Appel et de la Cour d’Assises dans des volumes reconstruits . Tout comme il est décidé d’ajouter un niveau supplémentaire dans les combles. Et puisqu’il s’agit, en fait, d’une construction-reconstitution, l’espace est repensé et les matériaux employés, des plus modernes, choisis anti-feu évidemment.
Certains matériaux d’origine sont réutilisés comme la pierre de Richemont par exemple.
Aujourd’hui, à moins d’une bombe de forte puissance, le bâtiment est désormais à l’abri de toutes les calamités, naturelles ou non. Mais le travail le plus remarquable a porté essentiellement sur la reconstitution et le sauvetage des toiles, des boiseries et des sculptures. Dès 1994, cinq ateliers et restaurateurs se sont mis au travail pour recomposer à l’identique, par exemple, les lambris en chêne posés sur cercles en lamellé-collé ou encore les gargouilles recouvertes de dorure sur le relief.
Aujourd’hui, le Parlement compte 700 m2 de plus, il est moderne et fonctionnel et pourtant, ressemble à s’y méprendre à son ancêtre. Les Bretons ont ainsi récupéré l’un de leurs grands monuments. Coût global de cette opération : plus de 35 millions d’euros. Le passé n’a pas de prix…