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Le jeu de piste symbolique de la plus grande tour du monde

Publié le 04 octobre 2004

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A Taïwan, la tour 501, la plus grand du monde, n’est pas seulement un défi technologique aux séismes et aux typhons. Elle est aussi un livre d’ésotérisme et de symbolique chinoise que les amateurs du monde entier tentent de déchiffrer.
Le jeu de piste symbolique de la plus grande tour du monde - Batiweb
A Taïwan, la plus grande de tour du monde a prit sa place dans le paysage de la cité. L’immense centre commercial de son rez-de-chaussée est ouvert depuis presque un an et ses étages de bureaux en sont au stade des ultimes finitions. Normalement, les premiers occupants du monstre d’acier ne devraient parcourir ses couloirs que dans quelques semaines. Pourtant, une foule de visiteurs se précipite déjà. Des visiteurs qui bizarrement, calepins et livres en mains, semblent tous à la recherche de quelque chose. Ces visiteurs, venus de tous le coins de l’Asie et souvent de bien plus loin ne sont pas en fait, pour la plupart, des touristes ordinaires.

Ce sont en fait des chercheurs. Des amateurs passionnés de symbole et d’ésotérisme qui tentent de déchiffrer les messages que les concepteurs de la tour auraient dissimulés dans l’ouvrage. Car la tour 101, à peine née, est déjà porteuse d’une fantasmagorie quasi religieuse et détentrice de grands mystères. Sans être prolixes sur cet aspect des choses, les architectes taïwanais du cabinet C.Y.Lee & Partners qui ont conçu l’ouvrage ne dissimulent par la charge symbolique dont il est porteur. Il est vrai que ceux-ci se sont largement illustrés dans la construction de temples modernes dont l’esthétique fut en son temps jugée douteuse par la population.

A Taïwan, la tour 101 n’attire pas les même critiques, mais pour les spécialistes, elle formerait néanmoins un concentré de la culture religieuse chinoise. Ce que l’on sait aujourd’hui n’a cependant pas vraiment un caractère mystérieux. Son allure en forme de bambou est un symbole classique de jeunesse et de longévité, souvent présent dans l’architecture asiatique. Sur les quatre façades extérieures, les ornementations rondes du 27ème étage s’affichent comme des grosses pièces de monnaie. Là aussi le motif est usuel. Il s’agit de symboles d’abondances et de prospérité. Plus rares sur un ouvrage de ce type, des dragons se distinguent. Ils sont censés protéger l’édifice. Passé ces symboles de base, le visiteur attentif peut aussi distinguer ça et là d’autre figures qui pour leur part, sortent effectivement directement de la géomancie chinoise. C’est là que pour beaucoup le grand jeu de piste commence.

Mais au-delà de ces détails, ont sait aujourd’hui que les architectes ont suivit à la lettre les préceptes du Feng-Shui. Ces derniers auraient en effet largement conditionné l’architecture des pièces, des ouvertures, de la lumière ou encore des points d’eau. La symbolique des chiffres figure aussi dans l’architecture de l’ouvrage. La parie supérieure de la tour est ainsi composée de huit unités de huit étages dont la base est légèrement plus étroite que leur sommet. Si le chiffre huit présente un caractère sacré (symbole de prospérité), cette forme particulière à cependant d’abord pour raison d’être une meilleure résistance au vent. Elle permet aussi, grâce aux vitrages légèrement inclinés, une meilleure visibilité sur la ville. Mais le chiffre huit se retrouve ailleurs notamment au sein d’espaces invisibles. Les fondations sont constituées par exemple de 557 piliers de 80 mètres de long tandis que la super structure est formée de 8 colonnes de 2,5m sur 3m. Leur béton recèle des barres d’acier qui comme par hasard font aussi de 8 centimètres de diamètre.

Mais parmi tous ces signes, le plus impressionnant est peut-être le mécanisme de résistance au vent. Le sommet du bâtiment est en effet conçu pour résister à une inclinaison dont l’amplitude peut atteindre trois mètres. Au 89ème étage de la tour, un balancier visible par tous est formé d’une monumentale boule d’acier suspendue de 800 tonnes. Son mouvement doit assurer la compensation de la poussée du vent. Cela n’est qu’un aperçu de l’immense jeu de piste symbolique de la tour 101.

Si l’on écoute les visiteurs qui arpentent la tour à la recherche des messages cachés, les 200 000 m2 de l’ouvrage seraient en fait un grand livre plein de révélations. Mais si c’est le cas, la reine des tours de Taïwan n’est peut-être qu’un simple chapitre. Le suivant pourrait en effet apparaître dans celle qui à Shanghai devrait la dépasser en 2007.

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