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La Route des lasers, un défi scientifique et industriel pour l'Aquitaine

Publié le 07 mars 2005

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Constituer un pôle de recherche scientifique et technologique quasiment unique au monde dans le domaine de la physique des lasers intenses et du plasma, en favoriser les retombées industrielles et former des chercheurs, tels sont les défis de l'Aquitaine avec le projet "Route des lasers". Ce projet est rentré dans la course pour être reconnu pôle de compétitivité, dans le cadre du plan de relance de la politique industrielle, depuis les régions, initié par le gouvernement. La "Route des lasers" se dessine autour de deux équipements de recherches militaires et civiles ultra-performants, les lasers Megajoule et Petawatt.
La Route des lasers, un défi scientifique et industriel pour l'Aquitaine  - Batiweb
Le laser Mégajoule (LMJ), construit par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA), sur son site du Barp, au sud-ouest de Bordeaux, doit permettre, après l'arrêt des essais nucléaires dans le Pacifique, de reproduire en laboratoire les conditions d'une explosion nucléaire, grâce à un ensemble de 240 faisceaux laser. L'investissement total s'élève à quelque 2 milliards d'euros.

Parallèlement se développe le projet de laser Petawatt, estimé à 46 millions d'euros, aux applications civiles. Couplé avec la LIL, le laser Petawatt permettra aux scientifiques de mener des expériences dans "la physique de l'extrême".

On devrait ainsi pouvoir recréer en laboratoire les conditions de vie d'une étoile. "On se projette déjà dans l'après-centrale nucléaire, dans la production d'une énergie propre, sans déchets rédioactifs", commente le professeur André Ducasse, président d'ALPhA (Aquitaine laser photonique et applications).

Pour le conseil régional, fortement impliqué dans cette "route", l'objectif est de favoriser l'émergence d'un pôle de recherche de dimension mondiale.

Il s'agit d'abord pour la Région d'aider l'ancrage des industriels. Des entreprises comme Thales, EADS-Cilas, Sagem, sont attendues. D'autres, attirées par ce pôle d'excellence et par l'exceptionnelle concentration de matière grise - déjà 600 chercheurs sont à pied d'oeuvre -, devraient suivre.

Autre grand défi : favoriser les retombées industrielles à partir des recherches fondamentales menées dans le domaine de l'optique ou des lasers.

"Un exemple, dit Jacques Passemard, directeur de l'Agence Aquitaine de développement industriel (2ADI). Pour le laser Mégajoule, on va polir des optiques de très grande dimension. Personne en Europe ne le fait à ce niveau". Ces techniques de polissage, comme les recherches menées sur la pureté des verres ou leurs traitements, vont servir dans d'autres domaines, tels que les télescopes ou même les verres (vitres, lunettes), indique-t-il. Mais on espère aussi des retombées dans des domaines tels que ceux de la santé, de l'instrumentation optique, des fibres optiques ou de l'optoélectronique, qui associe l'optique et l'électronique, devenue indispensable notamment pour la numérisation de vieux documents ou sur les stades d'athlétisme pour les "photos finish" des courses.

Tous ces domaines nécessiteront des "cerveaux" : aussi, la Route des lasers inclut-elle instituts - dont l'Institut des lasers et des plasmas - et universités bordelaises, laboratoires de recherches du CEA et du CNRS. Selon le Pr Ducasse, quelque 1.000 chercheurs devraient travailler sur la Route des lasers à l'horizon 2010.

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