La promenade en résille d'ARM architecture habillera l'île Seguin
des anciennes usines Renault entoure l'île d'une structure métallique
légère offrant une déambulation à six mètres
de haut. Le projet d'ARM architecture a été désigné
lauréat du concours pour la "façade enveloppe" de l'île
Seguin, mardi 5 octobre. Cette équipe de jeunes architectes propose de
réaliser une grande galerie animée autour de l'île sur une
hauteur de 10 mètres 50 et une longueur de 1400 mètres .
- La structure de la galerie est voulue simple. Elle est transparente devant les espaces publics (terrasse-jardin intérieure de l’île, percées visuelles). Elle peut être investie par une partie des programmes des constructions privées riveraines (par exemple l'hôtel, la brasserie, les espaces communs de la cité scientifique, les galeries d'art…).
- Le jury a particulièrement apprécié l'enthousiasme de l'équipe et sa volonté de privilégier les usages de la façade enveloppe sur l'esthétisme, le caractère prospectif et prometteur de sa réflexion.
- Il a toutefois souligné, comme les concepteurs eux-mêmes le
caractère ouvert et évolutif du projet. Il s'agit d'un lieu
de vie à créer, non d'un monument figé.
Au départ de ce concours, une interrogation : comment préserver
la mémoire de l'île Seguin, l'ex-forteresse ouvrière ? Au
printemps 2004, au moment où va commencer la destruction de l'usine,
la SAEM Val-de-Seine Aménagement, chargée de piloter la mutation
des anciens terrains Renault, lance un concours pour élaborer une "façade
enveloppe" destinée à rappeler la fonction première
de ce paquebot immobile, ancré au milieu de la Seine.
Cinquante-six candidats ont répondu à l'appel. Quatre étaient finalement retenus le 12 avril 2004 :
- Dominique Perrault associé au plasticien Daniel Buren ;
- l'équipe d'ARM architecture (Matthieu Poitevin et Pascal Reynaud), Stéphane Maupin et Jérôme Sans, l'un des responsables du Palais de Tokyo ;
- Nicolas Michelin, associé aux artistes Jan Kopp et Bertrand Seghers ;
- Bernard Tschumi et Véronique Descharrières, avec le scénographe Michel Crespin.
Un jury réuni sous la présidence de Jean-Pierre Fourcade, sénateur, maire de Boulogne-Billancourt et président de la SAEM, a donc préféré les propositions d'ARM architecture, proches de celles de Nicolas Michelin, classé en deuxième ligne.
Les quatre concurrents devaient respecter un cahier des charges en cinq points.
- Conserver le socle de l'île Seguin pour que les constructions dominent nettement le fleuve.
- Créer une promenade, au niveau de la Seine, autour du périmètre de Seguin.
- Imaginer un élément linéaire qui évoque la forme des anciens bâtiments industriels.
- Implanter sur le terrain un jardin de 4 hectares.
- Privilégier des transparences à travers l'île, en direction des coteaux de Meudon.
C'est bien sûr le troisième point, la création d'une enveloppe linéaire, qui était le plus difficile à résoudre.
Celle d'ARM, classée première, entend réaliser une galerie métallique légère, ouverte sur le fleuve, sorte de façade transparente et animée qui fait le tour de l'île. Ce Meccano géant est surmonté par une promenade, longue boucle juchée à 6 mètres de hauteur. Face à Boulogne, la promenade passe de 3 mètres à 8 mètres de large pour devenir une sorte de pont de bateau, vaste balcon où des œuvres d'art plastique pourraient être installées. Cette trame a l'avantage de ne gêner en rien les futurs édifices à implanter en bordure de l'île. Quant à la promenade aérienne, elle sera, vraisemblablement, un atout supplémentaire pour eux.