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La Nouvelle-Orléans revient à la vie, avant des mois de reconstruction

Publié le 19 septembre 2005

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La Nouvelle-Orléans attendait ce week-end les premiers habitants autorisés à revenir pour participer aux opérations de reconstruction, alors que la remise en état des infrastructures devrait prendre plusieurs mois.
Trois semaines après le passage du cyclone Katrina, le maire de la métropole de Louisiane (sud), Ray Nagin, a décidé de laisser rentrer, officiellement à partir de lundi, quelque 180.000 habitants de la ville, qui en comptait 485.000 avant le passage de l'ouragan le 29 août.

Impatients, des propriétaires de commerces du centre-ville ont commencé vendredi à rouvrir leurs magasins et à nettoyer leurs restaurants dans le quartier touristique du "Vieux Carré", appelé aussi Quartier français. Dans les rues, des patrouilles de police et des militaires, fusil à l'épaule, assurent la sécurité, alors que le couvre-feu reste en vigueur à la nuit tombée.

A l'angle avec St. Bernard Avenue, Carlo DeMateo est venu constater les dégâts causés à sa maison. "Elle est totalement perdue, à cause de la moisissure à l'intérieur. L'eau est restée trop longtemps, deux semaines", dit-il, résigné, en montrant la ligne d'eau sur les murs. "J'ai vécu ici toute ma vie. Je reconstruirai".

Le retour dans les zones qui n'ont pas été touchées par les inondations et où l'eau et l'électricité ont été restaurées commencera par les résidents du district d'Algiers, au sud-est de la ville, sur l'autre rive du fleuve Mississippi, à l'opposé du Quartier français.

Algiers a échappé aux flots libérés par la rupture des digues censées protéger la ville, dont une majeure partie se trouve en dessous du niveau de la mer. Plusieurs habitants du quartier ont d'ailleurs de l'eau et de l'électricité, et même la télévision câblée depuis de nombreux jours, contrairement au reste de la ville, vidée pratiquement de sa population. Les opérations de pompage des eaux putrides qui recouvrent encore 40% de La Nouvelle-Orléans se poursuivent activement, tandis que les équipes de secours continuaient leur macabre collecte de cadavres dans les quartiers inondés.

Le dernier bilan provisoire des victimes du cyclone sur le sud des Etats-Unis s'établissait vendredi à 813 morts, dont 579 en Louisiane. L'Agence de protection de l'environnement (EPA) a mis en garde les habitants contre les bactéries et hydrocarbures déposés par les eaux qui inondaient la ville, atteignant des niveaux dangereux pour la santé.

L'assainissement des quartiers les moins favorisés devrait prendre plusieurs mois, nécessitant dans certains cas de raser l'ensemble des bâtiments et des opérations de remblaiement pour rehausser ces zones au-dessus du niveau de la mer. Environ 160.000 maisons doivent être rasées, selon les premières estimations.

Dans son allocution hebdomadaire samedi, le président George W. Bush a promis qu'en reconstruisant les régions dévastées par le cyclone, l'Amérique "renouvellera sa promesse d'être la terre de l'égalité et du respect". M. Bush a été très critiqué sur la gestion de Katrina par le gouvernement fédéral, en particulier par la communauté noire qui a mis largement sur le compte du racisme l'incapacité de l'administration à organiser une réaction efficace.

Le président américain a promis aux personnes sans toit une aide directe pour se loger. "Notre but est de sortir les gens des abris provisoires d'ici la mi-octobre", a-t-il déclaré. Il s'est engagé à lancer un effort de reconstruction sans précédent dans les régions dévastées par le cyclone. Il n'a toutefois pas donné de chiffres précis, mais ses propos ont renforcé la perspective d'une facture énorme pour les finances publiques, de l'ordre de 200 milliards de dollars.

M. Bush a déclaré qu'il comptait sur des coupes dans les dépenses de l'Etat fédéral, plutôt que sur des hausses d'impôt, pour financer les conséquences du cyclone Katrina. "Cela coûtera ce que ça coûtera. Nous allons dépenser sagement", a-t-il assuré.

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