La Normandie ouvre à Honfleur la porte d’une nouvelle Silicone Valley
La zone ne sera cependant pas aussi grande que prévu. En effet, des 850 hectares initiaux s’étendant sur les départements du Calvados et de la Seine Maritime, seuls 129 hectares sont aujourd’hui dédiés au projet. Des hectares néanmoins particulièrement bien situés, sur la commune de Honfleur, à la sortie de l’autoroute A 29, au pied du majestueux pont de Normandie. Un cadre idéal qui a, selon les élus du Conseil général du Calvados, très largement de quoi séduire les si difficiles entreprises de pointe. Les élus en question ont fait de toute façon une bonne affaire en les achetant au port autonome de Rouen au prix quelque peu symbolique de trois euros le m2.
Des élus qui sont aujourd’hui euphoriques. A Honfleur, du vieux port aux collines dominant la ville, on ne doutent pas un instant de la création, à terme d’au moins 3000 emplois nouveaux autant de cadres, d’ingénieurs et de chercheurs. La grande prospection de la région vers les entreprises n’attendait donc que l’annonce de la naissance du parc d’activité Calvados-Honfleur pour se mettre en branle. La Normandie possède en effet tous les atouts pour réussir son rêve de site modèle des hautes technologies. Elle dispose par son nom d’une notoriété mondiale, d’un environnement et d’un climat propice à l’intégration des cadres et chercheurs du monde entier et d’un chapelet d’infrastructures qui la place à la porte de tous les sites de recherche, des universités et des centres de décision du Nord de l’Europe. Comme le dit un conseiller du département, «nous avons des atouts plein les mains et si cela ne suffit pas, on peut encore sortir une belle collection de joker».
La stratégie semble donc judicieuse et l’on s’attend sur place à ce que les premiers permis de construire soient délivrés dès 2005. La Silicone Valley Normande vient donc, certes discrètement, de voir le jour. En Californie, on ne s’inquiète pas encore. Mais cela ne durera pas…