L'énigmatique filature cathédrale de Fontaine Guérard
Patron de droit divin Cependant cette fantaisie n'en est pas tout à fait une : l'eau permet de faire fonctionner les machines hydrauliques. Outre les bâtiments, il fait également construire des bâtiments pour le stockage, deux machines à vapeur et une cité ouvrière. Dans une époque ou les industriels sont détenteurs d'un certain droit divin, le patron de cette filature close, aux allures de monastère, organise à l'image de Dieu le destin de son armée d'ouvrières. C'est alors que les malheurs vont venir s'accumuler. En 1874, un feu se déclare dans la grande filature, ravageant tout en à peine trois heures. Découragé et effrayé par ce qu'il considère comme une revanche céleste, Charles passe la main à son fils Arthur. Celui-ci abandonne le grand bâtiment à son sort pour se replier sur la petite filature. Mais en 1913, le feu se déclare à nouveau. Le sort semble s'acharner à mettre en ruine la filature cathédrale. On répare les bâtiments et la filature repart. Au début des années 20, Jacques, fils d'Arthur, modernise l'entreprise en installant une centrale à plusieurs moteurs diesels. Quand arrive la guerre. L'usine marche doucement. Mais, en 1946, Bernard, le dernier des Le Vavasseur doit faire face à son tour à un ultime incendie. C'est la fin. Il arrête ses activités de tissage, fait installer une turbine électrique et vend son électricité à l'EDF. Dans les années soixante, Bernard se sépare du domaine peu à peu envahi par la végétation ; Que faire des ruines ? Rien. Il ne se passe plus rien à Fontaine-Guérard où la nature a repris ses droits. C'est aujourd'hui un lieu de visite. Les touristes comprennent mal le voisinage des restes de quelques mécaniques rouillées au milieu de ses murs d'église protégés par leurs douves. Les initiés, amoureux de l'architecture industrielle, reste quant à eux dubitatifs devant les ruines maudites de la filature cathédrale de Fontaine-Guérard.
Srce. Arch de Seine Me, Conseil Gl, Patrimoine Industriel E.Roux & G Fessy.