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L'Aquitaine choisit l'Espagne plutôt que Toulouse

Publié le 22 novembre 2005

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L'Aquitaine a refusé avec force, lors du dernier débat public à Bordeaux, le projet d'une ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse avant la réalisation d'une liaison entre la capitale girondine et Hendaye, à la frontière espagnole, jugée prioritaire.
Lors de la dernière réunion organisée sur l'opportunité d'une ligne de TGV Bordeaux-Toulouse, qui a rassemblé 820 personnes jeudi soir pendant cinq heures à Bordeaux (contre 250 mercredi à Toulouse), élus locaux, responsables d'associations et simples citoyens ont été unanimes dans leur opposition.

Ce débat public, entamé en juin, a souligné le soutien de la région Midi-Pyrénées et d'un département aquitain, le Lot-et-Garonne, à la ligne Bordeaux-Toulouse, tout en mettant en lumière la forte opposition du reste de l'Aquitaine, notamment de la Gironde. De nombreux participants, venus avec pancartes et banderoles, se sont inquiétés des conséquences sur l'environnement d'une telle ligne, qui traverserait des vignobles du Bordelais et une partie de la forêt des Landes.

Un rapport de synthèse doit être envoyé le 18 janvier à Réseau Ferré de France (RFF), le maître d'ouvrage, qui décidera avant le 25 avril de l'opportunité de continuer ou non les études sur cette ligne. Dans le même temps, courant 2006, un débat public aura lieu sur la ligne Bordeaux-Hendaye.

"Il ne faut pas que l'Aquitaine donne l'impression d'être opposée à Midi-Pyrénées", a insisté le président PS du conseil régional d'Aquitaine Alain Rousset, dont la prise de position tranchée en octobre en faveur de Bordeaux-Hendaye avait provoqué un certain agacement du côté de Toulouse. "Mais il faut que nos amis de Midi-Pyrénées se rendent compte que notre priorité ne peut être que cette voie là (Bordeaux-Hendaye). Et, sur le plan des coûts, il n'est pas possible d'engager ces deux chantiers en même temps", a-t-il poursuivi.

"C'est une question vitale, existentielle", a estimé M. Rousset, rappelant qu'une nouvelle ligne ferroviaire traversant l'ouest pyrénéen permettrait un transfert de marchandises de la route vers le rail. Actuellement, la région d'Hendaye voit passer plus de 8.000 camions par jour.

Le projet Bordeaux-Toulouse vise à créer une LGV de quelque 200 km sur laquelle les trains pourraient atteindre une vitesse de 320 km/h. Une fois construite la ligne LGV Bordeaux-Tours, envisagée à l'horizon 2016, Toulouse serait à trois heures environ de Paris, via Bordeaux, soit un gain de temps de deux heures. Mais "ce n'est pas parce qu'on va moins vite qu'on vit plus mal", a de son côté relevé Noël Mamère, député Vert de Bègles, dans la banlieue bordelaise. "Combien de millions d'euros va-t-on dépenser par minute gagnée", a renchéri un opposant au projet, condamnant "l'obsession religieuse de la performance technologique".

"Nous vivons ici. Ce n'est pas une terre avec des indigènes que vous pouvez massacrer comme vous voulez", a lancé Isabelle Dexpert, maire de la petite localité de Pompejac (Gironde), reflétant le fort attachement de nombreux habitants à leurs terroirs et leur qualité de vie.

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