ConnexionS'abonner
Fermer

L’Alsace, la nouvelle autoroute de l’énergie

Publié le 22 septembre 2003

Partager : 

Telle une saignée géante, la tranchée traverse aujourd’hui les plus belles forêts d’Alsace. A Obergailbach, les 120 ouvriers de l’oléoduc, viennent d’ouvrir une nouvelle porte au gaz russe.
L’Alsace, la nouvelle autoroute de l’énergie - Batiweb
L’Alsace est un pays béni pour les hommes de Gaz de France. La région concentre en effet depuis plusieurs années l’arrivée des gazoducs norvégien et russe. Elle devrait aussi devenir, avec la transformation des mines de potasse en réservoir, un centre majeur de stockage et de redistribution européen. Aujourd’hui, l’immense saignée qui apparaît sur 20 kilomètres entre Obergailbach et Volkerg va permettre la pose d’une nouvelle autoroute du gaz. Cette autoroute est destinée à doubler le volume du gazoduc posé, il y a peu, entre Obergailbach et Strasbourg. L’immense saignée qui inonde de lumière les forêts noires des montagnes alsaciennes abrite une canalisation de 600 mm dans laquelle le gaz, à l’état gazeux, va circuler à une vitesse de 30 km /h entre différentes stations de compression installées tous les 80 à 120 kilomètres.
La percées alsacienne vient s’ajouter aux 29 000 kilomètres de gazoduc qui forment une vaste toile d’araignée dans le sous-sol français. En règle générale, ces conduits ne sont pas placés au-delà d’un mètre dans le sol. Dans le cas des forêts alsaciennes, ce sont cependant des saignées aussi larges que celles des autoroutes que sont obligés d’ouvrir les hommes de GDF. En effet, faute d’un dégagement total, les racines des arbres majestueux de ces forêts auraient tôt fait de modifier le tracé des canalisations et de percer le coûteux conduit. Les 20 kilomètres de ce nouveau parcours réclament en effet un investissement de 8 millions d’euros.
L’Alsace est dans l’avenir destinée à jouer un rôle important dans la stratégie de GDF. En effet, non contente d’être la porte d’entrée de 50% de la consommation française, la région devrait devenir l’un des principaux centre de stockage du pays. Les études géologiques éditées par des compagnies pétrolières ou les Mines de potasse d'Alsace ont déjà permis de délimiter trois zones « prometteuses » dans le Haut-Rhin, dont le sous-sol cache entre 1300 et 1700 mètres de profondeur, des couches de sel gemme susceptibles d'être aménagées en réservoirs à gaz. Une de ces zones est située entre Appenwihr, Oberhergheim et Dessenheim, une autre entre Neuf-Brisach et Nambsheim, la troisième entre Ensisheim et Battenheim. Entre l’enchevêtrement des gazoducs et les stockages souterrains, l’Alsace prend peu à peu la place énergétique que le Nord du pays a occupé au temps du charbon triomphant.

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.