L’Alsace, la nouvelle autoroute de l’énergie
La percées alsacienne vient s’ajouter aux 29 000 kilomètres de gazoduc qui forment une vaste toile d’araignée dans le sous-sol français. En règle générale, ces conduits ne sont pas placés au-delà d’un mètre dans le sol. Dans le cas des forêts alsaciennes, ce sont cependant des saignées aussi larges que celles des autoroutes que sont obligés d’ouvrir les hommes de GDF. En effet, faute d’un dégagement total, les racines des arbres majestueux de ces forêts auraient tôt fait de modifier le tracé des canalisations et de percer le coûteux conduit. Les 20 kilomètres de ce nouveau parcours réclament en effet un investissement de 8 millions d’euros.
L’Alsace est dans l’avenir destinée à jouer un rôle important dans la stratégie de GDF. En effet, non contente d’être la porte d’entrée de 50% de la consommation française, la région devrait devenir l’un des principaux centre de stockage du pays. Les études géologiques éditées par des compagnies pétrolières ou les Mines de potasse d'Alsace ont déjà permis de délimiter trois zones « prometteuses » dans le Haut-Rhin, dont le sous-sol cache entre 1300 et 1700 mètres de profondeur, des couches de sel gemme susceptibles d'être aménagées en réservoirs à gaz. Une de ces zones est située entre Appenwihr, Oberhergheim et Dessenheim, une autre entre Neuf-Brisach et Nambsheim, la troisième entre Ensisheim et Battenheim. Entre l’enchevêtrement des gazoducs et les stockages souterrains, l’Alsace prend peu à peu la place énergétique que le Nord du pays a occupé au temps du charbon triomphant.