Jeux de perspectives autour d'un bâtiment suspendu
« Tout est parti de notre première visite, lorsque nous avons découvert ce lieu improbable, hors du temps et ce grand jardin d'herbe folles, entouré de cet ancien couvent du XIXème siècle », se souvient l'architecte Dominique Marec, lauréate du concours lancé par Ogic, avec Emmanuel Combarel. « Nous voulions absolument conserver l'intégrité de ce jardin et construire au dessus pour pouvoir l'offrir à la vue des habitants du quartier, par transparence », poursuit-elle.
Les architectes ont donc planché sur cette contrainte principale afin d'offrir un ensemble immobilier combinant l'empreinte patrimoniale et historique du site, à des éléments contemporains et modernes révélant des résidences haut de gamme.
Un bâtiment en lévitation
La majeure partie de l'implantation originelle du jardin a été conservée, respectant le plan masse avec tous les corps du bâtiment. A terme, il est d'ailleurs prévu que ce jardin soit entièrement restructuré et agrémenté d'une sculpture pour offrir un endroit calme et paisible aux habitants.
Côté bâti, le cachet historique de l'ancien couvent a été aussi totalement préservé. « Nous avons seulement remis le bâtiment au goût du jour, dans le respect des normes de construction, sans rien détruire », précise l'architecte.
L'ancien couvent a été préservé et est toujours visible depuis la rue grâce à la création d'un bâtiment neuf sur pilotis - © CT - batiweb.com
A l'avant, le bâtiment neuf en forme de vague a été conçu sur pilotis pour « qu'il s'efface et dévoile par transparence » ce patrimoine restauré. Ainsi « on a l'impression d'un bâtiment en lévitation qui met en place une profondeur de champ » grâce à son mur en verre structurel sur rue, enchâssé dans le sol.
Des courbes à la pointe de la performance
Mais encore fallait-il jongler avec les contraintes techniques liés à un bâtiment tout en courbes et contre-courbes. « La réflexion sur la maîtrise de l'énergie a été au coeur du projet », explique Alberto Fernandez, directeur institutionnel chez OGIC.
Le choix traditionnel d'un système en voile percé n'a pas été retenu. Afin d'avoir une façade qui combine performance énergétique et acoustique, une façade légère en filière sèche lui a été préférée : la F4 d'Isover. « Ce produit est très modulable, ce qui nous a permis de gagner 4 à 5 cm d'épaisseur soit l'équivalent de 20 m2, une surface qui compte dans le bilan du promoteur », détaille M. Fernandez. De plus, nous avons économisé deux mois de travaux par rapport à une structure classique, ce qui est là aussi loin d'être négligeable ». Cette façade de 700 m2 au total a été combinée à un bardage avec des écailles Opalit blanc.
La façade F4 d'Isover permet une modularité et un gain d'espace non négligeables grâce à sa faible épaisseur (280 mm + bardage) - © CT - batiweb.com
Ainsi, les appartements, baignés de lumière s'ouvrent sur des balcons aux vues imprenables sur Paris. Aucun point de confort n'a été sacrifié non plus à l'intérieur du bâtiment, qui dispose d'un plancher chauffant-rafraîchissant raccordé à une chaudière collective en sous-sol.
De l'extérieur, tout est fait pour offrir à la vue des passants un bâtiment résolument avant-gardiste à l'architecture fluide et organique.
Fiche techniqueNom du chantier : SaxeDurée du chantier : 6 mois pour la façade Nature du chantier : construction neuve et réhabilitation d'un ancien couvent Surface : 700 m2 de façade sur bâtiment neuf Surface totale : 3 660 m2 SHON Problématique du chantier : trouver une solution de façade performante, peu encombrante et qui s'adapte à une architecture atypique, avec une façade ondulée. Adresse : 13 avenue de Saxe, 75 007 Maître d'ouvrage : Ogic Maîtres d'oeuvre : Emmanuel Combarel Dominique Marrec Façadiers : GCEB Plaquistes : Faria Bâtiment Concept |
Claire Thibault
© CT - batiweb.com