Wilbur et Orville Wright perfectionnent leur biplan en bois, le Flyer III A. 12,50 m d'envergure, 450 kg. Tandis qu'Orville poursuit les démonstrations aux États-Unis, Wilbur vient présenter son engin en France. Le Flyer est assemblé dans l'usine Bollée du Mans. Et effectue plusieurs vols en public : d'abord aux Hunaudières, à proximité de l'actuel circuit des 24 Heures, puis au camp militaire d'Auvours, à Champagné.

C'est la première fois, alors, qu'un homme vole et arrive à se poser à l'endroit d'où il est parti. Toute la presse internationale est là. Louis Blériot aussi. À l'automne 1908, Wright et son Flyer battent tous les records : durée, distance, hauteur, avec passagers. Certains jours, plus de 10 000 personnes assistent aux vols du Flyer.

La Sarthe n'a pas fini d'entendre parler de ces frères pionniers. Les festivités commémoratives débutent ce samedi au camp militaire d'Auvours, où le 2e Rima organise une journée d'études. Chercheurs et militaires se pencheront sur cette période clé « où l'aviation est passée d'un passe-temps de notables à un véritable enjeu militaire », explique le lieutenant Frédéric Graillat.

Dimanche, le camp s'ouvre au public pour une exposition de photos d'époque et de véhicules anciens. La maquette du Flyer sera là, elle aussi. Lundi, à Coulaines, près du Mans, sera inaugurée une réplique du hangar en bois des frères Wright, construit entre 1900 et 1908 dans quatre villes : à Kitty Hawk, à Dayton, au Mans et au camp d'Auvours.

Les 24 Heures n'oublient pas non plus les liens historiques entre construction automobile et construction aéronautique. Samedi 14 juin, quelques heures avant le départ, sur la ligne droite des stands, une voiture Léon Bollée tractera une réplique du Flyer III. À bord du véhicule : trois spationautes parmi lesquels Jean-Loup Chrétien, premier Français à être allé dans l'espace. « La conquête spatiale est la prolongation de ce qui s'est passé au Mans en 1908-1909 », indique sur son site le comité du centenaire Le Mans Sarthe Wright.