ConnexionS'abonner
Fermer

Hommage au porphyre, la pierre rouge des empereurs

Publié le 10 février 2004

Partager : 

Le Musée du Louvre accueille jusqu’au 16 février une exposition temporaire dédiée à une pierre exceptionnelle, le Porphyre, dont la rareté, la couleur et la dureté fascinent à travers les millénaires.
Hommage au porphyre, la pierre rouge des empereurs - Batiweb
Une pierre rouge mouchetée de blanc, semblable au marbre mais tellement plus dure. Pendant plus de deux millénaires, de Ptolémée en Egypte jusqu’à Napoléon Bonaparte, le Porphyre a été utilisé dans la réalisation d’objets sculptés extrêmement précieux. Car cette pierre particulièrement résistante au passage du temps est très rare : son extraordinaire dureté, le monopole impérial de son exploitation, et surtout la couleur pourpre dont il tire son nom lui ont conféré au travers des millénaires un caractère précieux et symbolique remarquable.

Aujourd’hui, presque tous les objets en porphyre repérables dans les grands musés sont issus de l’exploitation en 323 avant J-C d’une carrière en Egypte, située non loin de la Mer Rouge. Les Ptolémées furent les seuls à réussir à extraire des quantités non négligeables de ce matériau si rare. Pendant la domination de l’Empire romain, les blocs bruts de porphyre étaient acheminés par bateau jusqu’en Italie, où ils étaient façonnés. Les pierres, destinées à orner temples et palais, étaient utilisées pour la réalisation de colonnes, vasques, statues et certains détails architecturaux. Au Bas Empire, le porphyre est associé à l’image des empereurs. La cessation de l’exploitation de la carrière égyptienne au Vème siècle, jamais rouverte par la suite, a contraint à réutiliser constamment du porphyre déjà extrait. C’est ainsi qu’à partir de l’ère chrétienne, tous les objets en porphyre ont été tirés de blocs, de colonnes ou de sculptures débitées à l’époque romaine, ce qui est un cas unique dans l’histoire des matériaux.

On le retrouve au Moyen-Âge dans les trésors des rois, des colonnes de Saint Denis de Pépin le Bref à la baignoire de Dagobert. Pendant la Renaissance, le duc de Florence Cosme de Médicis mis au point de nouvelles techniques de trempe de l’acier pour en faciliter la découpe. Au XVIIè siècle, Richelieu puis Mazarin ramenèrent beaucoup d’objets, avant que Louis XIV ne forme la plus grande collections de vases en porphyre jamais constituée. Cette fascination continue au temps des lumières, traverse la Révolution et se transmet à Napoléon 1er, empire oblige. Ce dernier ramena en France un grand nombre de pièces de la collection Borghese. Une exposition au Louvre remet aujourd’hui le porphyre sur le devant de la scène. Il est vrai que cette pierre extraordinaire a beaucoup d’allure : en déambulant parmi les trésors présentés à la salle du Manège dans l’aile Denon, le visiteur se prend alors à rêver à la découverte d’une nouvelle carrière et à l’apparition de ce matériau si noble dans nos éléments d’architecture modernes…

bloqueur de pub détecté sur votre navigateur

Les articles et les contenus de Batiweb sont rédigés par des journalistes et rédacteurs spécialisés. La publicité est une source de revenus essentielle pour nous permettre de vous proposer du contenu de qualité et accessible gratuitement. Merci pour votre compréhension.