Hergé a son musée en Belgique signé Portzamparc
Les connaisseurs et les autres y découvriront les documents (planches originales, détails biographiques, photos, films) sur « l'œuvre et la vie » d'un homme qui, comme le dit le philosophe français Michel Serres, a enchanté au moins « trois générations » depuis l'apparition de Tintin en 1929. Sur les deux étages et 2 000 m² déployant les trésors de la Fondation Hergé, toutes les facettes de « l'artiste du XXe siècle » qu'était Hergé sont passées en revue : ses personnages, qui ne se limitent pas à Tintin, ses rapports à la science, à l'exotisme, ainsi que les influences qui ont joué sur lui.
3 600m² de salles d'exposition célébrant le génie du Belge
Autre originalité, les visiteurs doivent emprunter un ascenseur situé dans un pilier au damier noir et blanc pour avoir accès à la collection permanente dans les étages, la visite se faisant en descendant. Christian de Portzamparc s'en explique : « Je n'aime pas les labyrinthes obscurs. C'est pourquoi on passe de certaines salles à d'autres en prenant les passerelles qui surplombent l'atrium ». Son objectif, résume-t-il, a été de « recréer un monde enchanteur », celui d'Hergé, « dans un grand bateau échoué au bord de la forêt ». La veuve d'Hergé a financé les 15 millions d'euros nécessaires à la réalisation du musée, souhaitait à l'origine l'installer à Bruxelles, la ville à laquelle son mari était si attaché.
Seul ombre au tableau, la colère des médias présent à l'inauguration qui avaient interdiction de prendre des photos, voulue par l'équipe de Moulinsart et du musée ! Le mot d'ordre sur place était donc clair : ne rien capter sur place pour ne pas dévoiler d'images avant l'ouverture au public la semaine prochaine. Le site officiel de Moulinsart Tintin.com précise que « certains d‘entre eux (ndlr : journalistes) n‘avaient pas été accrédités, mais ont pu assister aux réunions. Alors que les journalistes agréés avaient été prévenus qu‘il n‘était pas possible de prendre des photos dans les 8 salles du musée, les journalistes non accrédités ne connaissaient manifestement pas cette restriction, appliquée dans tous les musées du monde! ”.
Bruno Poulard (source AFP)