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En Suisse, les coffres forts n’ont pas le monopole de l’économie

Publié le 27 janvier 2004

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Comme le pétrole, l’énergie Suisse vient du sous-sol. Championne de la géothermie, les milliers de puits qui assurent le chauffage de ses maisons et de ses bâtiments, démontrent qu’en Suisse, on sait gagner de l’argent ailleurs que dans les banques.
En Suisse, les coffres forts n’ont pas le monopole de l’économie - Batiweb
C’est peut-être par manque de surface que les Suisses tirent autant parti de leur sous sol. Non contents d’avoir creusé sous leurs montagnes les plus grands abris anti-atomiques du monde, les Suisses ont découvert depuis quelques années une autre façon, plus pacifique, de tirer profit de leur sous-sol. Avec plus de 30 000 installations spécifiques, la fédération Helvète est en effet championne toute catégorie de la géothermie. Elle regroupe la plus grande densité du monde de ce type d’équipements. Car tout est bon en Suisse pour glisser dans le sol une sonde géothermique verticale. Ainsi, de la maison individuelle aux plus grands bâtiments publics, la Suisse réussit la performance paradoxale de figurer en hiver parmi les pays les plus froids de l’Europe de l’ouest, tout en supportant les dépenses de chauffage les plus faibles. Pour atteindre un tel résultat, le pays s’est doté de véritables champs de sondes géothermiques. Par groupe de moins de dix à des ensembles de plusieurs centaines, ces forages sont systématiquement envisagés lors de chaque projet de construction, qu’il soit individuel ou collectif. Mieux encore, afin d’économiser sur le coût des forages, les sondes sont très souvent placées dans le gros œuvre, dès le stade des fondations. Toutefois, la grande majorité des échangeurs de chaleurs sont généralement installés à l’intérieur de pieux. Ceux-ci forment quelques fois dans le sous-sol de certains sites de véritables forêts. Ces pieux de différents diamètres sont traversés, suivant la taille des ouvrages, d’un réseau de tubes polyéthylènes doubles, quadruples ou multiples afin de former des boucles dans lesquels circulent les fluides caloporteurs. Cette circulation comme la diffusion calorique sont assurés par des pompes à chaleur. La maîtrise de cette technologie permet aux Suisses d’assurer aujourd’hui le chauffage des installations les plus vastes. C’est le cas par exemple de l’aéroport de Zurich. Les 500 mètres de son extension, actuellement en construction, vont ainsi être édifiés sur une forêt de 350 pieux en béton enfoncés dans le sol à 30 mètres de profondeur. Une percée néanmoins modeste au regard de certaines installations dont les pieux s’enfoncent souvent à plus de 400 mètres de profondeur, même dans les roches les plus dures. Ces puits d’énergie sont particulièrement bien conçus. Outre leur fonction dans les échanges thermiques naturels, ils stockent en été la chaleur en excès dans le bâtiment pour la libérer en hiver, dans le réseau de chauffage. La pompe à chaleur du bâtiment peut ainsi délivrer plus de 1100 KWh d’énergie thermique à la structure. La qualité du système, où les soudures sont presque inexistantes, fait dire aux constructeurs que l’installation est conçue pour une durée de vie d’un siècle tout en ne réclamant qu’une maintenance minimale. En suisse, les énergéticiens font ainsi discrètement la preuve que les célèbres coffres forts du pays n’ont effectivement pas le monopole de l’économie.

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