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En Corse, le village fantôme du BTP fait peur aux investisseurs

Publié le 14 septembre 2004

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La Corse ne réussit plus aux salariés du BTP qui souhaitaient y passer leurs congés. A Taglio-Isolaccio, le grand village de vacances de BTP Prévoyance est fermé et ne trouve aucun repreneur. Pourtant, ce site exceptionnel de 26 hectares en bord de mer à de quoi éveiller les initiatives. Aujourd’hui, les questions se multiplient. Ce grand village serait-il victime d’un verrou Corse ?
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Le 29 juin dernier, les commissaires priseurs chargés de mettre aux enchères le complexe de vacances de l’association BTP Vacances à Taglio-Isolaccio en Corse sont restés sans voix. Et pour cause, aucun repreneur ne s’est présenté pour la reprise de ce site exceptionnel de 26 hectares entièrement situé en bord de mer. Une opportunité qui pourtant avait largement de quoi exciter les convoitises des professionnels de l’immobilier des loisirs et du tourisme.

Le village appartenant au groupe BTP prévoyance via l’association BTP Vacances que la caisse contrôle, avait pourtant été mis à prix pour 6 millions d’euros. Un prix jugé très attractif au regard du site, des installations, du prix de sa réhabilitation et surtout de sa rentabilité potentielle. Le village de vacances de Taglio-Isolaccio affichait en effet jusqu’à sa fermeture en février 2002, un taux de fréquentation remarquable. Avec 200 000 nuitées par an le complexe représentait à lui seul 8% de l’offre hôtelière Corse. Véritable enjeu économique, le village mobilisait 400 emplois dont 76 directs et induisait au bas mot 18 millions d’euros de retombées économiques.

Fermé pour «non-conformité aux normes de sécurité» le village du BTP éveilla un temps l’intérêt de la collectivité territoriale Corse et du Conseil Général de la Haute Corse. Ces deux collectivités s’étaient engagées à financer 80% des 10, 3 millions d’euros nécessaires à la réhabilitation du site. Malgré cette offre alléchante le propriétaire, BTP Prévoyance, a finalement jeté l’éponge le 5 janvier dernier et décidé la mise en vente du village au prétexte incertain de ne pas disposer des garanties suffisantes dans l’engagement des collectivités. Une attitude qui laisse nombre de Corses dubitatifs, d’autant que la caisse avait largement provisionné dans ses comptes les travaux à réaliser (9 millions d’euros en 2001). En outre, depuis son rapport d’activité 2002 BTP Prévoyance faisait apparaître le versement à BTP Vacances d’une compensation de 6 300 000 euros pour pertes d’exploitation. Des sommes qui pouvaient aisément sortir de l’ornière le magnifique complexe des salariés du BTP.

Alors, que se passe-t-il autour des murs du beau village fantôme de BTP Prévoyance? Tandis que les professionnels se contentent de dire qu’une baisse du prix faciliterait grandement la venue d’un investisseur, sur place on franchit sans pudeur le Rubicon Corse. Il semble en effet que la reprise du site par un acteur local pour l’euros symbolique ne serait pas de nature à étonner les habitants de la région… De là à penser que l’attitude de la caisse de prévoyance comme l’indifférence des professionnels lors de la mise aux enchères du site ne soient pas vraiment transparentes, il n’y a qu’un pas que des langues acerbes et continentales, n’hésitent pas à franchir. Un pas en forme de question: à l’image des juteuses olives du midi, le beau village du BTP et son propriétaire seraient-ils l’objet de cette première pression, tant appréciée des amateurs d’huile… …

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