En corse, le torchon brûle autour des casernes de pompiers
Comme toujours dans ces cas là, chaque acteur se renvoie la balle des défaillances. Si le SDIS se retranche derrière les difficultés liées au traitement si difficile en Corse du foncier et aux mauvaises conditions d’attribution des marchés, il semble toutefois que les entreprises de construction soient elles même cette fois à l’origine du retard. En effet, malgré un budget de 8 millions d’euros et une bienveillance affichée pour les dépassements, personne ne s’est précipité sur les appels d’offres. Des offres qui pourtant, vu la rareté, auraient du générer l’enthousiasme des entrepreneurs.
Le peu d’empressement et l’absence des pme insulaires met donc en exergue une tendance qui s’accentue de plus en plus souvent sur l’ensemble du territoire. Les pme de la construction rebutent en effet de plus en plus à se plier à des commandes sévèrement encadrées de règles contraignantes, rigoristes à l’extrême et faisant peu de cas de la réalité du terrain économique et social. Ce refus dans le cas présent est de surcroît amplifié par le travail sur des sites éloignés et très isolés, générant également des surcoûts pas toujours bien appréhendés par les maîtres d’ouvrages.
La mauvaise volonté des entreprises de l’île sur ce marché serait donc sous certains aspects le reflet d’un sentiment partagé par nombre de pme du btp. Un sentiment qui traduit les difficultés grandissantes des pme de la construction dans l’accès aux marchés publics. Il est vrai que dans des régions comme la Corse certaines d’entre elles n’ont que très rarement, voire jamais, l’occasion de postuler à des appels d’offres publics. Un exercice qui exige pour être payant une pratique affirmée d’une forme de candidature de plus en plus sophistiquée. En attendant, personne ne sait désormais quand les 15 casernes manquantes en Haute Corse seront réalisées. Tandis que les plis cachetés se font appeler désirés, les incendies continont donc, tranquillement, de dévorer les collines de l’île…