Dominique Perrault Architecture s'expose au Centre Pompidou
Après l'américain Thom Mayne en 2006 ou le britannique Richard Rogers en 2007, le Centre Pompidou poursuit sa série d'expositions consacrées à l'architecture contemporaine en présentant du 11 juin au 22 septembre le travail du Français Dominique Perrault, 55 ans, auteur du vélodrome de Berlin, du quartier Donau-City de Vienne, de multiples bâtiments publics en France et de futures tours à Barcelone, Osaka ou Padoue.
Deux cents projets étudiés ou réalisés à travers le monde (vélodrome de Berlin, théâtre Mariinsky II à Saint-Pétersbourg, université EWHA à Séoul, etc.) constituent une œuvre qui ne se limite pas à un bâtiment, aussi emblématique soit-il, mais invente de nouveaux territoires d'expression, s'inscrit dans une recherche permanente, franchit les frontières depuis l'Espagne jusqu'à la Russie, depuis l'Autriche jusqu'en Corée, depuis l'Italie jusqu'aux Etats-Unis.
Q : Pour un artiste, exposer est une étape essentielle dans sa trajectoire. En va-t-il de même pour un architecte?
r : C'est très différent, en ce sens que pour un architecte, l'exposition n'est ni une étape, ni une sanction, ni un passage obligé. Disons que pour un architecte, l'exposition oblige à fixer le passé et à organiser le futur. Ce qui est intéressant pour moi, c'est que le Centre Pompidou, qui a souhaité programmer cette exposition, n'a pas voulu qu'elle soit un début de parcours, pas plus qu'une rétrospective. Mais plutôt un arrêt sur image en cours de route.
Comment l'avez-vous conçue: comme un parcours chronologique; comme une promenade d'un bâtiment à l'autre, d'un pays à l'autre; comme un manifeste; comme une histoire...?
R : Rien de tout cela en vérité. Frédéric Migayrou, commissaire de l'exposition, a souhaité présenter un état des lieux plutôt qu'un parcours, qu'une promenade ou qu'un manifeste. En réalité, ici, le propos est bien plus dialectique que narratif. Et, au fond, cette volonté dialectique est exprimée dès le début de l'exposition par la mise en perspective de la Bibliothèque nationale de France et le Mariinsky II à Saint-Pétersbourg. Voilà plus de dix ans que la Bibliothèque a occulté tout le travail produit par l'agence en France comme à l'étranger. Dans la scénographie de l'exposition, la Bibliothèque nationale de France intervient en exergue, comme une phrase en épigraphe à la première page d'un livre.
Certes, la phrase éclaire la démarche de l'auteur, mais elle ne doit pas occulter l'ensemble du texte. En outre, cette mise en perspective de la Bibliothèque et du Théâtre témoigne également de notre volonté de ne pas nous limiter à des coquetteries d'écriture univoque. Quant à la chronologie, elle ne se limite pas à 1997. Le foisonnement de dates qui ponctue l'exposition en témoigne.