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Des animaux et des Hommes

Publié le 01 septembre 2004

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Depuis l’aube des temps, l’Homme a inscrit dans la pierre ses relations privilégiées avec la nature et le monde animal. Ces bestiaires qui peuplent nos rêves peuplent aussi notre architecture.
Des animaux et des Hommes  - Batiweb
Les grottes de Lascaux sont l’éminent témoignage que l’homme a toujours entretenu un rapport privilégié avec le monde animal. Il a nourri son imaginaire comme en atteste magnifiquement l’Iliade et l’Odyssée où Zeus, le père de tous les dieux, n’hésite pas à se transformer en cygne ou en centaure pour séduire de belles terriennes qui deviendront, au mieux, des déesses, au pire des monstres. C’est dire si notre inconscient est pétri de cette relation avec le monde animal. Au point d’ailleurs d’en avoir rapidement orné son habitat. Temples indiens, cathédrales, palais et châteaux, les animaux sont partout sculptés pour l’éternité dans la pierre. Un tel sujet mériterait à lui seul une thèse.

Mais ce qu’il y a peut-être de plus remarquable c’est l’extrême continuité temporelle de ces bestiaires qui, non seulement ont envahi notre architecture mais aussi nos intérieurs où ils figurent en bonne place dans la décoration et le mobilier. A y regarder de près, le répertoire animalier décoratif et architectural est inépuisable. Plus près de nous, ce que l’on a appelé « l’art nouveau », né à Vienne à la fin du XIXe siècle, a sorti l’art européen du style classique, n’a pas échappé à la règle. Dès 1905, Josef Hoffmann dessinait pour le cabaret Fledermans (« chauve-souris ») des sièges du même nom. Soixante ans plus tard, le même motif inspire l’Italien Gae Aulenti, créateur de la célèbre lampe nommée Pippistrello. Que dire encore de la méduse qui a inspiré de nombreux designers.

On aurait pu croire que notre architecture, dite moderne, dont Le Corbusier est le symbole, par ses formes géométriques épurées, échapperait au phénomène. Eh bien non ! Passé le temps d’une sorte d’abstraction lyrique, nos architectes ont renoué avec cet imaginaire qui semble inscrit dans notre inconscient collectif. L’un des derniers en date est certainement cet étonnant éléphant de verre, de Horst Rellecke, reprenant la structure d’un ancien lavoir à charbon de la mine de Hamm en Wesphalie. Un éléphant qui ressuscite le souvenir de celui qui régnait avant la révolution, place de la Nation à Paris.

Le musée d’architecture de La Loge-de-Bruxelles (Belgique) nous propose, jusqu’au 17 d’octobre, une exposition passionnante consacrée justement aux Animaux dans l’architecture. Une vraie plongée dans notre imaginaire et par delà, dans un subconscient collectif dont l’architecture est l’une des expressions les plus vivante.

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