Début de la construction du nouveau bâtiment des Archives nationales
Le projet part d'un travail sur la géographie des lieux, sur les différentes échelles du site, sur la recherche d'une dimension particulière, sur le dialogue avec la ville environnante. « L'étude de son fonctionnement, le positionnement de ses accès, son orientation urbaine, sa lisibilité morphologique sont des enjeux importants afin que cet équipement ne soit pas conçu comme un énième élément isolé et introverti qui se juxtapose ou s'ajoute à la ville, mais qu'il devienne un véritable générateur d'urbanité » détaille l'architecte italien Massimiliano Fuksas. Des bâtiments qui sont faits « non pas pour être contemplés mais pour être parcourus comme des morceaux de ville »
Partant de la ville « comme conjugaison, coexistence du chaos et de l'ordre », comme dualité, le projet prévoit un bâtiment « bien ancré au sol, imposant, réfléchissant et précieux » qui héberge les magasins d'archives et la grande salle de lecture, à l'est, face aux Tartres. Haut de 42 mètres, long de 180, habillé d'une peau en aluminium qui s'effiloche avec une trame en losange au niveau du soubassement et des vides entre les boîtes des magasins, il joue de ses matières et des effets de lumière. A l'ouest, des volumes légers et transparents, suspendus, contiennent les bureaux, les salles de conférences et la réception du public. Ces volumes se multiplient dans un jeu de réflexion sur la façade en aluminium du bâtiment d'archives ainsi que dans les bassins d'eau. « Ce projet continue le développement d'une nouvelle poétique de la légèreté. Plus que d'un bâtiment on pourrait parler de la construction d'un nouveau paysage, d'une nouvelle géographie. L'eau, les espaces boisés, l'emploi des matières nobles, l'extrême attention pour les techniques, tout est là pour rendre agréable ce lieu de travail et de vie » précise l'architecte.
Bruno Poulard