Les présidents PS des conseils généraux concernés par la construction du canal Seine-Nord Europe ont annoncé qu'ils n'avaient pas les moyens de donner suite à la demande de l'Etat d'augmenter leur participation financière dans le projet, afin de couvrir les frais de creusement du canal.
Les départements, qui se sont engagés à hauteur de 200 millions d'euros destinés aux travaux connexes du canal pour un coût total prévisionnel de 3,2 milliards d'euros, refusent de céder à l'Etat, qui leur demande 200 millions de plus pour participer aux opérations de creusement. Les présidents PS des conseils généraux du Nord, du Pas-de-Calais, de l'Oise, du Val d'Oise et de la Somme ont fait savoir dans une lettre commune qu'ils « souhaitent maintenir leurs niveaux d'investissement en période de crise » et ce alors que leur capacité de financement limitée est aggravée par « la non-compensation intégrale, notamment au niveau routier, des transferts de charges de l'Etat » et de la baisse des recettes de la taxe professionnelle, écrivent-ils.
Le canal qui reliera le bassin de la Seine et de l'Oise aux canaux du Nord de la France, constitue un corridor majeur pour le transport de fret fluvial en Europe, ouvrant le bassin de la Seine et les ports du Havre, de Rouen et de Paris, vers le réseau fluvial de l'Europe du Nord et de l'Est. Le canal Seine-Nord Europe doit, d'ici 2015, relier sur 106 km Compiègne (Oise) à Aubencheul-au-Bac, entre Douai et Cambrai (Nord). Le canal doit être financé par l'Etat français, l'Union européenne, les collectivités territoriales avec un partenariat public-privé.
« On n'a pas les moyens. Il faut faire des routes, il faut faire des collèges (...). Sans compter que le creusement ne relève pas de la compétence des départements mais de l'Europe et l'Etat français qui l'ont décidé », estiment les présidents des cinq conseils généraux concernés.
Bruno Poulard