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Building’s bambou in Paris

Publié le 30 juin 2004

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La quête du mariage entre l’architecture et la nature s’apparente quelques fois à celle du Graal. A la porte de la capitale, l’immeuble étonnant de l’architecte Édouard François s’apprête à recevoir ses premiers habitants… dans sa bambouseraie.
Building’s bambou in Paris - Batiweb

Il était presque le seul à avoir une vision nette de l'effet produit par la future façade de son immeuble. Aujourd'hui, à la faveur des beaux jours de l'été, l'architecte Édouard François savoure chaque jour la naissance de sa curieuse bambouseraie.

Dans les 379 pots de Ductal blancs répartis de façon aléatoire sur les balcons de son ouvrage, les jeunes bambous qui viennent d'y être plantés pointent en effet fièrement leurs feuilles vertes. Bien que très jeunes, ces pousses de bambou, tout juste arrivées du Portugal, laissent déjà largement deviner l'effet attendu. A n'en pas douter, les neufs étages de l'immeuble seront bientôt verts, complètement verts.

Mais l'affaire reste délicate. En effet, faisant intégralement partie de l'esthétique de l'immeuble, ces bambous sont donc condamnés à vivre, quelques soient les conditions climatiques. L'architecte aux doigts verts a donc concocté pour eux un arrosage automatique sophistiqué à travers la lisse haute du garde-corps de chaque balcon.

Mais, non content d'avoir conçu une façade définitivement verte, Edouard François a voulu que celle-ci soit une vague en perpétuel mouvement. S'ils doivent bouger et onduler sous l'effet du vent, les bambous doivent donc également et impérativement pousser afin de former de haut en bas de l'immeuble une forêt verticale. On ignore quelle conséquence cette architecture vivante peut avoir sur le règlement de copropriété et sur la responsabilité de chaque occupant. Les pots sont en effet intégrés aux appartements et non aux parties communes. Toujours est-il que ce curieux immeuble, premier du genre, ouvre à sa manière une nouvelle porte dans la quête du développement écologique et durable.

On peut déjà grâce à lui imaginer ce que pourrait être, sous des climats plus chauds, d'autres immeubles de ce type où, par exemple au lieu de bambous, seraient plantés des orangers, des manguiers ou des bananiers. On peut aussi projeter dans le futur que les rues de nos grandes cités seront bordées de longues façades entièrement recouvertes d'une verdure vivante et chatoyante. En attendant ces heureux jours, l'expérience d'Édouard François même si elle n'est pas certaine de connaître un grand développement, possède le mérite de débrider les imaginations et d'ouvrir les chemins d'une recherche architecturale à l'audace aussi naturelle qu'originale.

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