Athènes s’épuise dans le marathon de ses jeux !
Aujourd’hui, la course contre la montre exigée par le cahier des charges des JO modernes afin de réaliser dans les temps les réseaux de transports publics nécessaires (bus, métro et tram) et l’hébergement de tous les intervenants (les athlètes, leurs familles et leur entourage, les hommes d’état et les milliers de journalistes du monde entier) a pris un retard inquiétant. La réalisation du « Plan stratégique des Transports Olympiques » est en effet loin d’être achevée. Ce plan ambitieux prévoyait 120 Km supplémentaires de réseau routier, 90 Km de routes améliorées, 40 nouvelles intersections, 7,7 Km de nouvelles lignes de métro, 23,7 Km de réseau de tramway, 32 Km de voies ferrées pour le train régional (dont une ligne en l'Aéroport International d’Athènes et la ville). Des structures auxquelles s’ajoutent des milliers de places de stationnement supplémentaires au centre de la cité et la création d’un Centre de Gestion du Trafic ultramoderne.
En réalité, les travaux du métro, freinés par les découvertes archéologiques (prévisibles sur de tels sites) sont presque à l’arrêt, à l’instar du tramway entre le centre d'Athènes et la côte ou la ligne de train qui dessert l'aéroport. Ceci pour la partie transports… Coté construction, à J-5 mois, on mène aussi une course contre la montre tant pour la construction du Village Olympique que dans celle des stades. Des édifices dont les infrastructures hautement sécuritaires n’arrangent pas la vie des maîtres d’ouvrage. Sans parler des structures complexes comme le toit d'acier et de verre du Stade olympique qui, malgré une progression rapide des travaux durant ces derniers mois, demeure encore un souci majeur. A proximité du Stade les installations de cyclisme sur piste, de sports aquatiques, de basket-ball et de tennis ne sont pas mieux loties. A moins de 200 jours du début des épreuves, le complexe ressemble en effet à un vaste enchevêtrement de tranchées.
Dotée d’un moral « olympique » à toute épreuve, la présidente du comité organisateur, Gianna Angeloupoulos-Daskalaki, demeure néanmoins optimiste: «Les spectateurs découvriront une nouvelle Grèce », dit-elle. « Une ville moderne est en train d'émerger avec des transports rapides et sûrs et de nouveaux parcs et des espaces verts». Madame Angelopoulos pense que les Jeux seront « magiques », et que ceux préparés par la capitale grecque seront sans doute les meilleurs depuis 3000 ans. Un avis que ne partagera peut-être pas le Trésor grec. Selon un quotidien local, le gouvernement étudierait la possibilité de porter les débordements du budget aux registres des années fiscales 2005 et 2006 afin d'éviter que le déficit et la dette n'atteignent plus de 100% du Produit intérieur brut (PIB) du pays. Les autorités contracteraient aussi un prêt de 466 millions $ auprès de la société qui gère les avoirs fonciers touristiques du gouvernement. Celle-ci récupérerait ensuite les sites construits pour les Jeux au plus grand bénéfice des futurs touristes. Au parlement grec, l'opposition crie au scandale, affirmant que le gouvernement a perdu le contrôle sur les dépenses olympiques. Un tumulte auquel s’ajoute sous le Parthénon le désarroi et la lassitude des habitants d’une ville devenue le temps d’un immense chantier un enfer quotidien.