Armistice autour d'un trou dans un barrage
Une opération dangereuse
Une opération aussi dangereuse que délicate, jamais tentée jusqu'à ce jour. Pour creuser ce boyau de 20 mètres dans lequel sera glissée une canalisation en acier de 1200 mm de diamètre, les ouvriers de la Lyonnaise des eaux, de GTM, de Fora et d'Hydrokarst ont du travailler sous cloches comme des scaphandriers. Une tâche rendue particulièrement difficile, au sein d'une atmosphère artificielle, saturée de chaleur et de poussière. Dans cette cloche de béton posé contre la paroi du barrage, à 10 mètres de profondeur, les mouvements devaient être aussi précis que limités. A la moindre fausse manœuvre, dans le piège de la cloche, la sortie aurait été impossible face à la pression meurtrière de l'eau . Le forage avait lieu, en outre, dans la tension d'une auscultation permanente de l'ouvrage. Pour les ingénieurs, les calculs les plus justes n'excluaient pas la prudence, en particulier dans une région ou la rupture du barrage de Malpasset encore dans les esprits de funeste mémoire. Aujourd'hui, les hommes du chantier voient, et c'est le cas de le dire, le bout du tunnel. Dans quelques mois, 660 litres d'eau sortiront chaque seconde de la canalisation pour rejoindre l'usine de traitement d'Apié. Le courage des hommes du chantier se soldera par la fin de la guerre de l'eau et par un cadeau de 52 000 m3 d'eau potable offerts aux habitants des Alpes-Maritimes..