Architecture Week à Prague
Peut-on définir les principaux enjeux de l'architecture contemporaine ?
« On parle moins d'architecture maintenant que de développement urbain. Les enjeux sont moins architecturaux qu'urbains, dans la mesure où l'on insiste en Europe et dans le monde sur un développement de la ville, un retour vers la ville pour des raisons qui sont liées à des questions d'énergétique, de développement durable et aussi des problèmes de difficultés de déplacement. Partout en Europe, on revient vers une idée d'une ville centre, d'une ville un peu plus dense et beaucoup d'architectes travaillent sur cette idée de la densité. Le premier élément commun pour nos villes, c'est de travailler sur la densité, de retrouver une culture urbaine qu'on avait sans doute perdu au profit d'une culture périurbaine, dans les années qui viennent.
Je ne connais pas assez bien Prague et ses traits spécifiques, mais les problèmes généraux des villes, c'est comment arriver à concilier transports publics et transports privés, comment concilier la conservation du patrimoine qui sont généralement de grands bâtiments qui posent des problèmes de reconversion, pas tellement du point de vue architectural, mais du point de vue de la programmation, qu'est ce qu'on fait de ces grands bâtiments que le passé nous a laissés, le XVIIIe et le XIXe en particulier, quels sont les programmes de revitalisation... Ce sont les problèmes que connaissent toutes les villes européennes, dès l'instant d'ailleurs où elles ont réintégré dans leur patrimoine leur patrimoine industriel, dans les années 1970, 1980 ; avant le patrimoine industriel n'existait pas en tant que tel.
Les villes se retrouvent donc avec d'énormes bâtiments qu'il faut reprogrammer. Pour les villes comme Prague, il y a, je suppose, des problèmes de développement, de croissance urbaine qu'il faut maîtriser, sans faire de ségrégation spatiale entre le centre historique, touristique et culturel et cher, et des périphéries qui sont moins équipées, moins favorisées. »