A Paris, Avenier Cornejo mise sur la qualité
A Paris, la rue de Charenton est connue par ses constructions hétéroclites marquées par l’héritage haussmannien et les constructions faubouriennes. La parcelle est située non loin de la mairie de l’arrondissement et profite de la perspective de la rue Bignon, pour s’aligner entre deux bâtiments de la rue de Charenton. Un emplacement privilégié pour une réalisation exemplaire que les architectes Avenier Cornejo ont manié avec adresse.
©Schnepp Renou
Du logement social de luxe
Le bâti existant était insalubre, la démolition était donc une évidence. Le concours organisé, en 2015, par le bailleur Habitat Social Français, avait pour but de remplacer l’existant par la réalisation de 22 logements sociaux à énergie positive. Avenier Cornejo a ainsi remporté le projet, avec l’ambition de se fondre dans le tissu urbain tout en le réinterprétant avec des matériaux actuels sans oublier la petite touche personnalisée qui fait sa différence par rapport à d’autres réalisations de même envergure.
Les architectes, fidèle à leurs principes, ont engendré un édifice qui opte pour la courbe apportant une douce fluidité dans l’espace public. Le bâtiment arbore une façade sur rue en briques pleines à joins vifs dont le dessin réinterprète les façades voisines tout en gardant une part d’originalité qui peut par moments rappeler le Street art comme Invader. Malgré cette touche singulière, le bâtiment s’intègre parfaitement dans son environnement et réalise un subtil dialogue avec les réalisations alentours.
©Augustin Dupuid
La façade donnant sur le cœur d’îlot se pare de volets en aluminium perforé. Une astuce qui, non seulement gère la régulation thermique de l’édifice mais préserve l’intimité des terrasses et des intérieurs. Comme si tout avait été calculé, soupesé et coordonné pour le plus grand bien des utilisateurs des lieux. Ces derniers, jouissent ainsi d’espaces qui croisent la qualité architecturale et spatiale. En effet, les diverses typologies profitent de l’étroitesse de la parcelle et proposent des solutions adéquates qui font bénéficier les appartements d’un éclairage naturel et de nombreux rangements entre autres. Un petit coup de cœur pour les ouvertures de ces derniers, à la fois discrets et très pratiques. Des petits détails certes mais qui montrent l’engagement des architectes.
Des logements subtils et élégants
La rue Bignon se prolonge à travers l’entrée de la résidence et le hall. Ce dernier, encadré par les devantures des locaux d’activités, vitré et traversant, crée une percée visuelle jusqu’au jardin de la résidence, aménagé en cœur d’îlot. Quant à la cage d’escalier, elle est logée contre la façade côté jardin et enroulée autour de l’ascenseur.
L’édifice porte le label « BEPOS effinergie » qui atteste que l’ensemble produit plus d’énergie qu’il n’en consomme, une particularité qui a guidé tout au long du processus, le travail des architectes. Pour ce faire, la première réflexion des architectes a porté sur l’implantation et l’orientation du projet, des critères essentiels qui tendent à maximiser les apports renouvelables gratuits et la production d’énergie. Plusieurs études et divers essais ont abouti à la solution finale qui, réalisée aujourd’hui, peut économiser jusqu’à 71 000 kWh soit 210 € d’économie/an par logement sur l’opération. Pour cela, il a fallu recourir également à l’utilisation d’une chaudière bois, de panneaux photovoltaïques, à un ascenseur avec récupération d’énergie et plusieurs processus de récupérateur de chaleur sur les eaux grises. De même, le bâtiment a obtenu plusieurs certifications énergétiques dont la certification NF Habitat HQE niveau excellent.
A Paris, Christelle Avenier et Miguel Cornejo ont réalisé un ensemble de logements qui croise subtilité et élégance.
Sipane Hoh
Photo de une : ©Avenier Cornejo