10 propositions pour réformer les écoles d'architecture
En six mois, la concertation a réuni l’ensemble des acteurs concernés : les écoles, les étudiants, la profession, les syndicats, l'Ordre des architectes ainsi que les départements ministériels pour aboutir à un rapport sur une nécessaire réforme des écoles d'architecture. La ministre de la Culture et de la Communication Aurélie Filippetti, qui assure la tutelle du réseau des 20 écoles nationales supérieures d’architecture (ENSA), avait annoncé en août 2012 la mise en place d’une vaste concertation propre à conforter l'excellence du dispositif d’enseignement et de recherche en architecture. Il s’agissait donc de s’interroger sur l’évolution de ce dispositif et sur son positionnement.
Vincent Feltesse, président de la concertation sur l'enseignement et la recherche en architecture, a remis son rapport le 8 avril à Aurélie Filippetti. Au total ce sont plus de mille personnes qui ont débattu à l’occasion de cinq journées organisées en région et de trois réunions du comité national d'orientation, permettant ainsi d'établir un diagnostic de la situation, des enjeux, des besoins et de faire émerger de nombreuses propositions. Le rapport liste 10 actions prioritaires.
Les 10 actions prioritaires (non classées) :
1. Placer les écoles d'architecture sous la cotutelle du ministère de la Culture et de la Communication d'une part, du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche d'autre part, pour faire droit à la double nature scientifique et culturelle des écoles.
2. Faire évoluer le statut des écoles d'architecture vers un statut proche de celui des EPSCP, pour favoriser la reconnaissance scientifique des écoles, accroître leur autonomie et faciliter ainsi leur adossement à l’université.
3. Mettre alors en place une pratique de la tutelle fondée sur un contrat pluriannuel passé sur la base d'un projet d'établissement validé collectivement, intégrant une stratégie territoriale et la planification des travaux immobiliers.
4. Instaurer dans les ENSA l’élection du président de Conseil d’administration et la nomination du directeur par le ministre après avis du Conseil d’administration, et des durées limitatives de mandat, afin de créer les conditions d’une gouvernance plus démocratique.
5.Reconstituer dans une instance unique les commissions nationales, supprimées par la révision générale des politiques publiques (RGPP), qui assuraient la représentation nationale des ENSA, et le pilotage de la recherche et de la pédagogie, en tenant compte de l'expérience de la concertation.
6.Faire en sorte que le rapprochement avec l’université assure aux étudiants des écoles d’architecture les mêmes droits et avantages, notamment sociaux, qu’à ceux de l'université, et aux effectifs administratifs et de service la même stabilisation qu'à ceux du reste de l'enseignement supérieur.
7.Assurer progressivement l’accès au statut d'enseignant-chercheur aux enseignants des écoles d'architecture pour créer les conditions d'une recherche architecturale ambitieuse et reconnue.
8. Etablir un référentiel commun des compétences délivrées par les écoles d'architecture pour accroître la lisibilité des diplômes, diversifier les débouchés professionnels des étudiants et favoriser ainsi la diffusion des compétences architecturales à travers la société.
9.Mutualiser les épreuves d'admissibilité aux concours d'entrée dans les écoles d'architecture pour en favoriser l’accès et renforcer la cohérence et la visibilité du réseau des ENSA.
10. Définir et faire adopter en CIADT un programme national interministériel de formation et de recherche en architecture pour assurer à long terme la qualité de notre cadre de vie. Aborder dans ce cadre la question des moyens que la nation entend y affecter, notamment un plan de rattrapage
B.P