Exit la maison domotique et utopique des années 90. Voici enfin venu le temps de la maison intelligente et surtout… communicante.
La maison domotique a fait partie, dans les années 90, des rêves sympathiques et futuristes des architectes. Sa technologie clinquante faisait la part trop belle à des technologies abstraites ou autistes, et d’une utilité souvent relative. On lui reconnaît cependant le mérite d’avoir posé la première pierre de la maison du 3e millénaire. Une maison dont la réalisation répond désormais à une réalité concrète en matière de besoin et de marché. Les promoteurs l’ont vite compris: c’est le service qui va tirer, pour plusieurs décennies à venir, le marché de la construction résidentielle. Ainsi, coup sur coup, 2 constructeurs, Kauffman & Broad et Maison Couleur Provence, viennent de sortir les prototypes de maisons communicantes pour lesquelles déjà, la demande se précipite. Loin d’être de simples empilements de toutes les technologies, ces résidences répondent à des attentes bien identifiées où la santé, le confort, l’économie, les services et la communication prédominent. Ainsi, ces maisons sont dotées de réseaux permettant à partir de chaque pièce d’intervenir sur tous ces paramètres. Le cœur de la maison est en fait un routeur en forme de pieuvre par lequel transitent toutes les interventions… et la résidence devient en fait un complexe entièrement câblé. Chaque pièce est dotée d’éléments de communication entre les différentes fonctions de vie et de relation avec l’extérieur. A titre d’exemple, la chambre d’un adolescent tient plus du studio high-tech dédié à l’audio-visuel et l’informatique, plutôt qu’à celle d’un lycéen confiné dans la lecture sous les posters de Tintin. Une attente qui suppose des murs offrant toutes les prises had hoc et le câblage correspondant. Radio, TV numérique, téléphone, fax, sont désormais inscrits dans le paysage du foyer au même titre que tous les appareils ménagers et aux côtés de toutes les fonctions électriques, thermiques ou sécuritaires. L’enjeu consiste à répartir et gérer dans toute la maison, avec les courants forts traditionnels, des courants faibles, des lignes hauts débits, des câblages audio-visuels et des circuits d’intervention les plus divers allants des stores à l’arrosage en passant par les webcams qui surveillent et transmettent à distance les images des plus petits. Tout cela, marché oblige, dans un budget accessible aux ménages disposant de revenus moyens. Comme le montrent les 2 prototypes de Kauffman et Maison Couleur, outre ces ressources, les maisons seront désormais livrées avec les terminaux de commande et les webcams au même titre que les éviers, la chaudière ou la baignoire. Il faut en effet savoir que si les constructeurs européens sont encore à la recherche des protocoles permettant le mariage de toutes ces données, la maison communicante fait déjà partie, outre Atlantique, des cahiers des charges les plus courants. Encore un domaine où les français, à défaut d’avancer très vite, risquent d’être évincés rapidement, et pour longtemps, de l’essentiel de leur marché. Pour en savoir plus, lire l’ouvrage de Jean Caussade « Multiservice@home, les nouvelles technologies pour l’e-habitat » ed Eyrolles (140 francs) ou le dossier « Maison communicante » publié par notre confrère le Moniteur dans son édition du 29 juin 2001.