Covid-19 : La visière, aussi efficace que le masque sur les chantiers ?
Pendant la pénurie des masques au printemps 2020, l’écran facial a été plébiscité pour ses nombreux avantages : capacité à protéger tout le visage (yeux, nez et bouche), réduction de contact entre le visage et les mains, port facile au quotidien sans aucune gêne respiratoire, mais aussi de meilleurs niveaux d’échanges sociaux, le visage restant notamment visible pour les personnes malentendantes.
Sa conformité aux normes européennes présume son efficacité contre les projections de gouttelettes prévus par le règlement EPI (2016/425)1 relatif aux équipements de protection individuelle (marquage CE). Toutefois, des essais spécifiés par la norme EN 166 et par l'article 12 de l’EN 168 n’ont pas validé sa réelle capacité « barrière », en l’absence de réelles données scientifiques sur le sujet.
Face à ce problème, l’OPPBTP a fait appel au LNE pour réaliser une étude comparative entre efficacité d’un écran facial et d’un masque grand public de type I contre la transmission de la Covid-19. Une action qui accompagne son point récent sur les dernières règles sur le port du masque en extérieur.
L’écran facial aussi efficace que le masque
Le LNE a réalisé 56 essais sur deux mannequins, en utilisant quatre types d’équipements de protection : masque de type grand public, et trois visières différentes. Les experts scientifiques se sont penchés également sur quatre positions entre tête émettrice et réceptrice et sur trois types de souffle, c’est-à-dire le souffle normal, le souffle soutenu et l’éternuement.
A travers ces différents paramètres, il a été démontré que l’ensemble des équipements testés manifestent une protection anti-projection comprise entre 96,73 % et 99,93 %. Le niveau oscille entre 98,56 % et 99,93 % face au particules de taille 2,5 μm. Ainsi, l’étude a pu prouver une performance barrière similaire entre masques grand public et écrans faciaux.
Ce compte-rendu permet de compléter les enquêtes scientifiques menées à l’international sur la question. Il peut potentiellement convaincre les pouvoirs publics français, comme d’autres pays, à autoriser la visière comme alternative au masque. L’OPPBTP espère ainsi voir son utilisation se développer dans toutes les situations liées à l’épidémie, avec en tête la priorité de proposer des solutions plus adaptées aux acteurs du bâtiment. Afin d’encourager la dynamique, l’organisme affirme se tenir prêt pour toute étude complémentaire.
Virginie Kroun
Photo de une : Adobe Stock