Chauffage en maison : comment bien se chauffer au bois ?
Quels sont les différents bois de chauffage ?
Selon que vous souhaitiez installer ou que vous disposiez d’une cheminée, d’un poêle à granulé, d’un insert à bûches ou d’un poêle mixte (bûches et granulés), l’alimentation de ces différents appareils ne nécessite pas le même combustible. Chaque combustible présente ses propres particularités.
Les bûches de bois traditionnel
Les bûches de bois traditionnel, peuvent être utilisées dans une cheminée, un insert à bois ou un poêle mixte. Elles se divisent en deux catégories, aussi appelées essence de bois : le bois mou et le bois dur, dont le tableau ci-après présente les principales caractéristiques.
Essence de bois | Avantages | Inconvénients |
Le bois mou. Exemple : pin, cèdre, sapin, épicéa, douglas, mélèze |
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Le bois dur. Il désigne généralement les arbres de type feuillus. Exemple : chêne, hêtre, orme, charme, frêne, noyer, bouleau |
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Comme le rappel l’Office National des Forêts (ONF) pour obtenir un chauffage le plus efficace possible, il faut « brûler préférentiellement des feuillus durs, les bois appartenant à cette catégorie apportent le plus haut pouvoir calorifique ».
Les pellets ou granulés de bois
Petits granulés de bois cylindriques, les pellets sont produits à partir du compactage, sans colle ni additif, des résidus de scieries tels que les copeaux et les sciures. Les pellets permettent d’alimenter un insert à granulés ou un poêle mixte, qui peuvent être installés directement dans une cheminée existante. Si le logement ne dispose pas d’un conduit de cheminée pour évacuer les fumées, il est possible d’installer le poêle à granulés en accordant l’équipement à un nouveau conduit. De plus en plus prisé, le poêle à granuléq présente des avantages et des inconvénients.
Avantage du poêle à granulés | Inconvénients du poêle à granulés |
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Les bûches compressées
À l’image des granulés de bois, les bûches compressées sont également conçues à partir de résidus de scierie. Il existe deux types de bûches compressées :
- Les bûches de jour. Fabriquées à partir de sciure, elles permettent une montée en température très rapide.
- Les bûches de nuit. Composées d’un mélange d’écorces de bois compressées, les bûches de nuit permettent une combustion plus lente, ce qui assure une durée de chauffe entre 6 et 10 heures.
Voyons maintenant les avantages et les inconvénients des bûches compressées par rapport aux bûches traditionnelles.
Avantage des bûches compressées | Inconvénients des bûches compressées |
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Le prix et la capacité de chauffe
Les prix permettant d’arriver à ces calculs sont le résultat de moyenne. Selon la conjoncture économique, ces prix peuvent varier et en parallèle acheter son combustible en gros reviendra toujours moins cher.
Bûches | Bûches compressées | Pellets | |
Pouvoir Calorifique en kWh par kg de combustible | 4 | 4,6 | 4,9 |
Prix en centime d’euro par kWh | 4,5 | 9 | 9 |
Comment conserver son bois ?
L’utilisation de bois humide ou vert entraîne de nombreuses conséquences négatives non négligeables. La première est d’ordre économique. En effet, un bois sec dégage deux fois plus de chaleur qu’un bois vert ou humide. La deuxième raison est d’ordre écologique, de nombreuses substances polluantes se dégagent lors de la combustion d’un bois humide ou vert. Enfin, cela joue sur la durée de vie du matériel de chauffage, qui aura tendance à s’encrasser plus rapidement, ce qui implique sur le long terme une diminution de ses performances.
L’importance du séchage du bois naturel
Il existe deux techniques pour faire sécher du bois : le séchage naturel ou le séchage par traitement à l’étuve. Peu importe la technique de séchage, le bois vendu sous forme de bûche ne doit pas dépasser un taux d’humidité de 20%.
La technique du séchage naturel
Une fois débité en bûches, le bois doit passer un à deux ans, selon l’essence du bois, à l’abri dans un endroit bien ventilé. Il faut surtout éviter de le mettre sous une bâche en plastique qui aura tendance, à cause de la condensation, à redonner de l’humidité au bois.
Après cette première période de séchage, le consommateur devra, dans l’idéal, encore faire sécher le bois pendant une période de 6 mois à l’abri des intempéries avant de pouvoir l’utiliser.
Le stockage du bois à l’abri est important. S’il est exposé aux intempéries, il sera trop humide pour chauffer correctement.
La technique du séchage par traitement à l’étuve
Ce séchage artificiel permet d’accélérer le séchage du bois. L’idée étant de faire descendre le taux d’humidité d’un bois en évaporant l’eau par chauffage. Cette technique, si elle permet d’obtenir un meilleur rendement lors de la combustion du bois, implique un prix plus onéreux par rapport à la méthode naturelle.
Conserver les pellets et le bois compressé
La pluie et l’humidité diminuent l’efficacité des pellets et du bois compressé, qui doivent donc être conservés dans un endroit sec. Ils doivent également être stockés dans un endroit à l’abri de la poussière, qui pourrait alors encrasser votre matériel de chauffage et diminuer sa capacité de chauffe. Le taux d’humidité du bois compressé ou vendu sous forme de granulés ne doit pas excéder 10%.
Comment utiliser son appareil de chauffage au bois de manière optimale
Afin d’améliorer la durée de vie de son appareil de chauffage au bois et d’utiliser ses capacités au maximum, il convient de suivre quelques règles.
L’installation et l’entretien d’un système de chauffage au bois
La première étape consiste à choisir un matériel performant, bien dimensionné, qui correspond aux besoins de chauffage du logement et installé par un professionnel « Reconnu Garant de l'Environnement » (RGE).
Par ailleurs, l’entretien annuel de son système de chauffage par une personne qualifiée est vivement conseillé. Cela permettra entre autres d’analyser les performances énergétiques, de mesurer le taux de monoxyde de carbone émis et corriger certains dysfonctionnements.
Le ramonage de l’équipement deux fois par an, dont un pendant la période de chauffe, est obligatoire. Il permet de prévenir les intoxications au monoxyde de carbone et les incendies. Le ramonage présente également un intérêt économique. En effet, un millimètre de suie sur les conduits d’aération et les parois impliquent 10% de consommation de bois supplémentaire. Attention, un défaut de ramonage peut entraîner une amende de troisième classe pouvant aller jusqu’à 450 euros.
La technique de l’allumage inversée
L’intérêt premier de l’allumage inversée est d’être plus écologique. Une étude de l’Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) a démontré que « 80 % des émissions polluantes sont produites dans les 10-15 premières minutes qui suivent l'allumage ». Utiliser la technique de l’allumage inversée permettrait de réduire de 30 à 50% les rejets de polluants. C’est tout simple et pourtant contre-intuitif. Il suffit de placer en premier les bûches puis le petit bois et enfin l’allume-feu.
Cela permet également de moins encrasser votre appareil de chauffage et donc de faciliter son entretien.
Moduler l’arrivée d’air
Ici, tout est question d’observation. Si les flammes sont vives, il convient de réduire les arrivées d’air en ajustant les clapets de l’appareil afin que le bois se consume moins rapidement. L’objectif étant d’éviter les surchauffes et de consommer trop de combustible.
A contrario, lorsque les flammes sont éteintes, il suffit de recharger en bois, pour que les braises chaudes relancent le feu.
Les aides pour changer de système de chauffage en 2023
Dans un contexte de lutte contre le changement climatique, l’Etat encourage et finance l’achat de système de chauffage moins polluant afin de réaliser des économies d’énergie et d’être moins dépendant des énergies fossiles (gaz ou fioul).
En 2023, les deux aides principales sont la prime CEE et MaPrimeRénov’. En les additionnant, leur montant varie entre 200 et 10 000 euros, selon les conditions de revenus du ménage et le système de chauffage installé.
Alexandre Masson