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Visite du deuxième plus gros chantier industriel en France

Publié le 03 février 2014

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Posé sur une ancienne dune artificielle de la commune de Loon-Plage (59), le chantier du terminal méthanier en impose par son gigantisme. 1300 personnes travaillent actuellement à la réalisation de la plate-forme et des ouvrages maritimes, du terminal méthanier et des ouvrages de raccordement aux réseaux, pour un investissement de plus d'1 milliard d'euros. À terme en 2015, le terminal doit couvrir environ 20 % de la consommation annuelle française et belge de gaz naturel.
Visite du deuxième plus gros chantier industriel en France - Batiweb

Le terminal méthanier de Dunkerque, dont la construction a été décidée le 27 juin 2011, poursuit ses travaux pour une mise en service industrielle et commerciale fin 2015. C'est le deuxième plus gros chantier industriel en France en cours à ce jour après le réacteur EPR de Flamanville (Manche).

Situé sur la commune de Loon-Plage dans le Nord-Pas-de-Calais, le chantier s'est implanté plus précisément sur le site de Clipon, une dune artificielle créée il y a une trentaine d'années lors de la réalisation de l'avant-port Ouest de Dunkerque. En moins de trois ans, le visage de cette façade maritime, (presque) déserte à l'origine, s'est considérablement transformé comme en témoigne les photographies aériennes visibles dans l'espace d'exposition du terminal méthanier.

Le gigantisme de ce projet de 53 hectares s'explique par son envergure nationale et européenne. Sur cette façade maritime, le terminal doit accueillir environ 80 méthaniers par an, longs de 200 à 350 et d'une capacité pouvant aller jusqu'à 270 000 m3. Grâce à une plate-forme et des installations de déchargement équipées d'appontements et de bras articulés réalisés par le Grand Port Maritime, ils pourront décharger le gaz sous sa forme liquide.

Le gaz naturel liquéfié (GNL) est ensuite stocké dans des réservoirs cryogéniques de 60 mètres de haut pour un diamètre de 90 m pour être conservé à une température de -160°C et à pression atmosphérique. Le terminal méthanier de Dunkerque, dont la construction est portée par la filiale Dunkerque LNG SAS, comptera trois réservoirs de stockage de 190 000m3 chacun.

Enfin, le GNL est réchauffé et re-gazéifié grâce à deux procédés : la prise d'eau de mer et la réutilisation d'un peu moins de 10 % des eaux tièdes de la centrale nucléaire de Gravelines récupérées grâce à la création d'un tunnel de 5 km. « Le but est de re-gazéifié sans produire de CO2 et en réduisant l'impact sur l'environnement. Récupérer ces eaux tièdes comporte un véritable intérêt économique et environnemental car elle est 10°C plus élevée que l'eau de mer, ce qui fait plus d'énergie pour le terminal », explique le groupe Dukerque LNG.

Une fois réchauffé, ce GNL est injecté sous pression dans le réseau de transport, développé par les opérateurs GRTgaz et Fluxys, et raccordé à deux marchés : la Belgique et la France.

Ce terminal aura une capacité annuelle d'accueil de 13 milliards de m3 de gaz, soit environ 20 % de la consommation annuelle française et belge. Il doit également contribuer à la dynamisation du trafic portuaire dont le tonnage devrait augmenter de plus de 7 %.

Quid de l'impact sur l'environnement ?

Face à un tel chantier, on image facilement l'impact négatif sur l'environnement. Or, le chantier a été spécialement décalé vers l'ouest de la plate-forme pour épargner les zones les plus sensibles en termes de biodiversité. De plus, suite au débat public mené en 2007, un programme de mesures d'accompagnement et compensatoires de 10 millions d'euros a été lancé pour que le terminal bénéficie au territoire dans son ensemble.

Ainsi, pour compenser l'impact du projet sur la faune, la flore et les habitats naturels, une zone d'accueil pour les oiseaux migrateurs et une zone dédiée à la préservation de la biodiversité ont été aménagées à proximité de la commune de Gravelines.

D'autres mesures ont été prises aux abords directs du site méthanier : la reconstitution d'habitat et de de l'écosystème dunaire, la constitution d'une zone de préservation avec la création de marais salés, et d'une autre zone pour permettre un accès facilité aux pêcheurs.

Quelles retombées économiques pour la région ?

« Le chantier représente un investissement d'1 milliard d'euros pour le seul terminal. À cela s'ajoute 150 millions d'euros pour le chantier portuaire et 80 millions d'euros pour le raccordement du terminal à la station de compression de Pitgam, » selon Dunkerque LNG.

D'après les données des chantiers analysées par la CCI Côte d'Opale en décembre 2013, plus de 60 % du chiffre d'affaires de la sous-traitance est réalisée par des entreprises françaises, dont la moitié par des entreprises de la Côte d'Opale.

En termes d'emploi, près de 1035 postes ont été proposés et 988 contrats d'embauches ont d'ores et déjà été signés. Les quatre métiers les plus recrutés sur le chantier sont manoeuvre, poseur de canalisation, conducteur d'engin, coffreur bancheur ferrailleur et soudeur.

Enfin, le terminal méthanier devrait rapporter environ 20 millions d'euros par an d'impôts à la collectivité, selon Dunkerque LNG.

Claire Thibault

© Hopi Production (pour la simulation 2D du terminal à livraison fin 2015) / © Dunkerque LNG – Happy Day pour les images aériennes du chantier

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