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Emploi Bâtiment : 35 000 postes en moins en 2012 ?

Publié le 30 novembre 2011

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"La crise des dettes publiques en zone euro et les politiques de réajustement budgétaire ont fracassé le mouvement de reprise économique qui a porté, et porte encore pour quelques mois, l’embellie quantitative de nos marchés" déclarait hier Didier Ridoret, Président de la FFB.
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L’année 2011 est restée encore bien orientée. Les chiffres des mises en chantier de logements ou de bâtiments non-résidentiels ont fortement progressés et l’amélioration-entretien a bien résisté. Mais, lors de la traditionnelle conférence de presse de fin d’année de la FFB, Didier Ridoret nous a fait part de son inquiétude sur la trésorerie des entreprises. « Les trésoreries, sous les effets conjugués de la LME et surtout des tensions sur les prix, sont mises à mal » précise le président. Et surtout il a confirmé que 2012 s’annonce clairement en recul.

L’effet sur l’emploi serait dévastateur. S’il a progressé d’environ 9000 postes en 2011, dont beaucoup en Intérim, l’année prochaine pourrait voir disparaître autant d’emplois qu’il en a été détruit sur les trois années de la première crise 2008-2010. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Le recul attendu de l’activité du bâtiment est de 1,9% réparti sur tous les segments d’activité : -2,8% pour le logement neuf, -1% pour le non-résidentiel neuf et -1,7% pour l’amélioration-entretien. On parle de la perte de 35 000 postes en 2012 dans le Bâtiment

Et Didier Ridoret nous livre une explication simple « … le bâtiment et l’immobilier sont les principales cibles des mesures budgétaires de rigueur … la brutale remise en cause de notre environnement institutionnel va amplifier la récession et donc le recul de l’emploi. C’est une novation grave qu’un gouvernement, non seulement renonce à toute action contra-cyclique, mais encore choisisse d’accompagner le recul ! ».

Suppression du dispositif « Scellier », et du PTZ+ dans l’ancien (même si la Commission des Finances du Sénat annonçait le même jour qu’elle réintégrait le logement ancien dans le PTZ) sont autant de décisions qui risquent d’amplifier le mouvement de recul et que Didier Ridoret qualifie d’erreurs. Et s’ajoute à cela la frilosité des banques, qui risquent, selon le courtier en ligne Empruntis.com, de fermer le robinet du crédit aux primo-accédants et la disparition de DEXIA, principal financeur des collectivités locales. Le risque de casser un peu plus la dynamique du marché est donc très fort.

Didier Ridoret pointe aussi les conséquences de la dégradation de la conjoncture, qui va peser sur les prix pratiqués par les entreprises. Mais les coûts, eux, devraient continuer à augmenter. Didier Ridoret est en particulier inquiets sur l’évolution des tarifs des fournisseurs qui annoncent, selon lui, des hausses pour janvier 2012. Enfin la loi LME va s’appliquer complètement en début d’année, réduisant les délais de paiement des entreprises. Il y a donc la crainte d’un effet ciseaux qui pourrait être dramatique pour beaucoup d’entreprises

En conclusion, restons sur la déclaration (optimiste ?) de Didier Ridoret « le pire n’est cependant jamais certain ».

Régis Bourdot

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