Bâtiment : un bilan trimestriel supérieur aux attentes
Du bon… et du moins bon
Dans le détail, la grande majorité des indicateurs témoigne du dynamisme de la construction. Le logement, tout particulièrement, progresse de +12,8% en volume. Une évolution qui devrait s’accentuer dans les mois à venir, les ventes des promoteurs et des constructeurs de maisons individuelles étant toujours au beau fixe.Le non-résidentiel neuf, de son côté, profite d’une éclaircie plus modérée, avec une croissance de +0,4% sur un an. « Mais les hausses constatées des surfaces autorisées et commencées sur les quatre premiers mois de 2017, soit +2,4% et +3,3%, devraient lui donner un peu plus d’allant au fur et à mesure de l’année », nuance la FFB.
Autre symbole fort de cette reprise, l’emploi repart, lui aussi, à la hausse, avec une progression de 16 300 emplois par rapport à l’année précédente, à raison de 14 400 postes d’intérim et 1 900 permanents (d’après les chiffres du ministère du Travail). Lucide, la FFB rappelle néanmoins que ce bilan est à confronter aux 180 000 postes disparus depuis la crise de 2008.
La Fédération note néanmoins que la situation s’améliore pour les trésoreries. Ces dernières « sortent du rouge et les défaillances chutent rapidement dans le bâtiment, à -16,8% en glissement annuel sur les trois premiers mois de 2017, après -13,4% en 2016 ». Il n’en reste pas moins que « les prix restent bas, trop bas ».
Un contexte favorable malgré plusieurs limites
Pour la FFB, ce regain d’activité pourrait s’expliquer par « trois raisons principales ». À commencer par la croissance économique, qui semble se généraliser d’après l’Insee. D’un autre côté, les taux d’intérêts des crédits, bien qu’en hausse, restent attractifs. À cela s’ajoute l’environnement institutionnel, qui « joue un rôle très positif », porté par les nombreuses aides mises en place (PTZ, TVA à taux réduit, eco-PLS, etc.).Pour autant, le patronat relève également trois obstacles à la croissance du secteur. Les prix de l’immobilier, qui ne cessent d’augmenter, sont notamment un réel problème qui « pèse sur la solvabilité des acteurs », d’après la FFB. « Il importe avant tout de préserver l’environnement institutionnel actuel. Le souvenir des coupes claires de la fin 2012 et de l’effondrement du marché du logement qui s’en est suivi devrait constituer un repoussoir suffisant », espère-t-elle.
En parallèle, l’organisme déplore « la trop lente simplification » administrative, qui avait pourtant été engagée sous le précédent quinquennat. En outre, cette démarche « doit permettre une véritable réduction des coûts, donc des prix ». « Cela implique d’aller plus loin sur la simplification des procédures de permis de construire, sur les recours abusifs, mais aussi d’engager véritablement et systématiquement le transfert de la responsabilité des permis des communes vers les EPCI », précise la FFB.
Enfin, et malgré les efforts de Nicolas Hulot, de nombreux efforts doivent encore être déployés pour atteindre le succès de la transition énergétique. « Pour y parvenir, nous ne croyons toujours pas aux vertus de l’obligation », scande le patronat. « En revanche, il convient d’aller plus loin dans l’incitation en faveur des travaux ‘’verts’’, notamment des interventions lourdes et cohérents ». À bon entendeur.
F.C
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