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Érosion côtière en France : comment les professionnels du BTP s’adaptent

Publié le 22 avril 2025

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Face à l’érosion du littoral, le BTP adapte ses pratiques pour construire des ouvrages durables, résilients et adaptés aux risques côtiers.
Érosion côtière en France : comment les professionnels du BTP s’adaptent - Batiweb

La progression de l’érosion côtière impose une nouvelle donne pour le secteur du bâtiment. En France, environ 20 % des côtes sont concernées par un recul significatif. Routes, digues, logements, zones économiques : l’aménagement littoral entre désormais dans une ère d’adaptation permanente.

Un littoral fragilisé par les aléas climatiques

L’érosion s’accélère sous l’effet conjugué de plusieurs facteurs :

  • l’élévation du niveau de la mer (+3,5 mm/an en moyenne selon le GIEC),
  • l’intensification des tempêtes,
  • la diminution des apports sédimentaires liée à l’urbanisation et à l’aménagement des cours d’eau.

Sur le terrain, les effets sont tangibles. En Nouvelle-Aquitaine, certaines plages reculent de plus de deux mètres par an. Des infrastructures doivent être déplacées ou renforcées. Des bâtiments sont évacués, puis démolis. Ce constat n’épargne aucun littoral, de l’Atlantique à la Manche, jusqu’à la Méditerranée.

Repenser les constructions littorales

Dans les zones les plus exposées, les stratégies d’adaptation se multiplient. Certaines communes optent pour le retrait planifié de l’urbanisation. D’autres expérimentent des constructions sur pilotis ou flottantes, permettant d’encaisser les submersions temporaires. Le recours à des matériaux techniques, comme le béton drainant ou les enrobés perméables, se généralise pour limiter les effets de la houle et du ruissellement.

Ces transformations supposent une évolution profonde des pratiques. Le secteur du BTP intègre de nouvelles contraintes dès la phase de conception : exposition au risque, accessibilité, durée de vie, maintenance. La construction côtière devient un exercice d’équilibre entre technicité, coût, sécurité et environnement.

Un cadre réglementaire en évolution

La réglementation évolue pour encadrer les projets en zones sensibles. La loi Climat et Résilience impose une prise en compte du risque d’érosion dans les documents d’urbanisme. Les Plans de Prévention des Risques Littoraux (PPRL) deviennent un outil central dans la planification.

Côté financement, plusieurs dispositifs soutiennent les collectivités et les porteurs de projets :

  • Le Fonds Barnier, dédié à la prévention des risques naturels.
  • Les programmes européens comme Interreg ou LIFE.
  • Les plans d’adaptation territoriaux cofinancés par l’État et les régions.

Mais la mise en œuvre reste complexe. Le retrait stratégique, en particulier, suscite des résistances locales. Le coût des opérations, la difficulté à reloger les populations et les enjeux de propriété freinent l’action.

Une transition à construire

L’adaptation au recul du trait de côte n’est plus une option, mais une nécessité. Pour les acteurs du BTP, cette évolution représente à la fois un défi opérationnel et une opportunité d’innovation. Le secteur doit désormais concevoir des infrastructures résilientes, intégrées dans leur environnement, capables d’évoluer face aux aléas climatiques.

Par Camille Decambu
 

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