RT 2012 : un seuil minimum de surfaces vitrées fixé ?
En pleine phase préparatoire de la rédaction de la RT 2012, quatre syndicats professionnels* ont confié au bureau d’études thermiques Cardonnel l’impact de la surface des parois vitrées sur le besoin en énergie des bâtiments résidentiels (évaluation du Bbio). La moyenne actuelle de la surface vitrée dans le neuf par rapport à la surface habitable est de13% (13m² d’ouverture, soit 8 à 9 fenêtres, pour une maison de 100m²). Une surface insuffisante pour les professionnels qui proposent d’introduire dans la future Règlementation Thermique un minimum de 17% de la surface habitable en parois vitrées.
Pour montrer l’incidence positive des parois vitrées sur le bilan Bbio des bâtiments résidentiels, le bureau d’études a choisi d’étudier le comportement thermiques de 2 bâtiments dans 3 zones climatiques de la RT 2012 (H1b = Nancy, H2b = La Rochelle et H3b = Carpentras). Les deux bâtiments étudiés sont une maison individuelle de 90m² habitable plein pied et un immeuble collectif de 840m² habitables sur 5 niveaux (4 studios et 8 appartements T4).
A la lecture des résultats, il apparait qu’en augmentant la surface d’une paroi vitrée, on améliore ses performances en thermiques d’hiver tout en diminuant son coût relatif ; passer d’une fenêtre de 1,44m² à une porte-fenêtre de 2,25m², c’est augmenter la surface de 56% et abaisser le prix au m² de la paroi vitrée de 14%. Les différents cas étudiés montrent que le ratio 1/6 de baies vitrées / surface habitable peut être retenue comme le minimum règlementaire pour réduire les besoins d’énergie (Bbbio) des bâtiments résidentiels même en zone froide.
Influence de la surface d'une baie vitrée | Accroissement de la surface/Réduction BBio |
Dès qu’il est fait appel à des fenêtres de meilleures performances que celles retenues pour référence de la RT 2005 et dès que les surfaces vitrées augmentent (jusqu’à 25%), les gains obtenues au niveau Bbio sont significatifs (de 4 à 10 points Bbio, soit 2 à 5 kWhep/m²). Les besoins en éclairage artificiel sont réduits de près de 15%. A noter aussi lorsque le couple orientation/performances des baies est optimisé, les gains générés sont encoreplus élevés et permettent d’atteindre 30% de surface vitrée.
Tout l’intérêt que démontre cette étude est donc de réduire les deux postes consommateurs d’énergie que sont le chauffage et l’éclairage en bénéficiant au maximum des apports solaires. Une obligation pour réussir le défi de la RT 2012.
Bruno Poulard
* CSFVP : Chambre Syndicale des Fabricants de Verre PlatSNFA : Syndicat national de la construction des fenêtres, façades et activités associées
SNFPSA : Syndicat National de la Fermeture, de la Protection Solaire et des professions Associée
UFME : Union des Fabricants de Menuiseries Extérieures