LandSIM3D est un outil de simulation et de visualisation interactif du territoire. Il permet de reconstituer un site existant et d'y intégrer analyses et projets d'aménagement. "Il permet ainsi d'opérer des choix, de faire des tests ou des présentations. Sa mise en œuvre est simple et rapide, il ne nécessite pas d'expertise 3D", explique-t-on chez Bionatics. LandSIM3D permet l'intégration d'un réseau routier, y compris les sentiers, les cartes bleues de l'IGN, les champs, le tout avec un niveau de détail précis et réaliste, très important dans l'analyse paysagiste. Ce logiciel permet en outre d'intégrer les infrastructures de transport de l'énergie : éoliennes, centrales électriques et hydrauliques, aqueducs, etc. "A l'échelle urbaine, il permet de simuler villages, fermes et villes denses. A l'échelle du territoire, il modélise églises, châteaux, ponts et viaducs. Sans oublier l'hydrographie...", la firme ne tarit pas d'éloge au sujet de son bébé. L'intérêt évident est l'exploitation de données géographiques, pour les paysagistes, architectes et urbanistes des services aménagement du territoire des mairies, départements et régions.

Hélène Durand est consultante en géomatique, un ensemble d'outils et méthodes permettant de représenter, d'analyser et d'intégrer des données géographiques. Venue témoigner de son expérience du logiciel, elle explique que "LandSIM3D permet une simulation 3D des villes et des champs de façon plus facile et rapide grâce aux données IGN qu'il intègre. On peut ainsi modéliser la surface grâce aux bases de données BDAlti de l'IGN ou BD Gaia Mapping ; de rendre compte des couleurs du terrain, des textures, des objets naturels et artificiels. On peut paramétrer l'éclairage et la luminosité avec un degré de réalisme qui dépend des choix de bases de données". La consultante obtient ainsi un rendu intéressant dans ses études sur un projet d'éoliennes. En vue 3D, on se rend mieux compte de l'impact de l'équipement dans le paysage puisqu'on peut l'observer "à hauteur d'homme" et plus simplement en vue aérienne.

Projection temporelle

Responsable SIG (Système d'information géographique) de la Communauté d'agglomération de Saint-Quentin en Yvelines, Laurent Charrier a lui aussi LandSIM3D pour ses simulations. Il explique que "tous les projets d'aménagement reposent sur une cartographie préalable du territoire. Les SIG sont donc au cœur de la conception des nouveaux projets qu'ils alimentent en données réelles. Développeurs, techniciens et élus se sont appropriés l'outil au quotidien". La 2Dayant montré ses limites en terme d'analyse a cédé la place à la 3D devenue essentielle dans le processus d'aide à la décision des chargés d'études et autres élus. Elle répond bien aux problématiques de développement durable et l'évolution logique dans les choix techniques. En outre, "LandSIM3D facilite la concertation et la compréhension des projets... avec un impact immédiat sur nos délais d'analyse et d'étude, ce qui indirectement abaisse leurs coûts". Tout l'intérêt est là : gagner du temps et de l'argent et fédérer les équipes autour d'un outil unique mettant l'information en commun de façon accessible.

Reposant sur une technologie "procédurale", LandSIM simule des maquettes de toutes tailles, cartes d'occupation des sols par exemple avec sa végétation, son biotope, ses faciès... De l'analyse à la planification et l'étude jusqu'à la présentation, la concertation, la promotion et la communication, le logiciel intervient à toutes les étapes du cycle de vie du projet. Enfin, notons que tous les éléments qu'il intègre (paysages, végétations, immeubles, routes, etc.) sont datés "car un territoire n'est pas figé, il évolue. Il faut donc pouvoir se projeter dans le temps et simuler son évolution". Une donnée importante pour les exploitants de carrière souhaitant évaluer leur éventuelle réhabilitation ou encore pour l'ONF (Office national des forêts) qui doit avoir une vue d'ensemble de sa gestion du territoire.

Laurent Perrin